Franz Schubert (1797-1828)
"Winterreise" (Le voyage d'hiver), cycle de 24 lieder, D 911 (Transcription pour voix et cor anglais et trio à cordes d'E. Wesly)
Andantino de la Sonate pour piano en la majeur, D 959 (Transcription pour voix et cor anglais et trio à cordes d'E. Wesly)

Florian Götz, baryton
Grundmann-Quartett

Eduard Wesly, cor anglais
Ulrike Titze, violon
Bettina Ihrig, alto
Ulrike Becker, violoncelle

Au train où vont les publications, et le bicentenaire approchant, il y aura bientôt plus de versions du Voyage d’hiver « arrangées » que dans la version originelle pour voix et piano. La configuration retenue ici a déjà été employée : un instrument soliste suit le chanteur comme son ombre, l’accompagnement étant dévolu aux cordes, ici un trio violon, alto, violoncelle. Le choix du cor anglais s’avère pertinent pour suivre cette marche vers l’abime qu’est le Voyage. N’accompagne-t-il pas aussi l’agonie de Tristan ? L’entrée en matière du baryton Florian Götz surprend : "Gute Nacht" est envoyé avec la même insouciance que le Wandern du petit Meunier. Voilà un voyageur qui ne se doute pas de ce qui l’attend, mais qui sera vite rattrapé par la réalité : l’inquiétude affleure dès "Erstarrung", et si le "Lindenbaum" est d’une beauté plastique à couper le souffle, avec ce qu’il faut de douloureuse nostalgie, c’est une sourde angoisse qui n’abandonnera plus le Voyageur jusqu’à un "Leiermann" exsangue. Reste une question qui fera l’objet d’âpres débats chez les Schubertiens : ce timbre enjôleur de Kavalierbariton, cette jeunesse, cette éclatante santé sont-ils en situation dans les paysages désolés du Voyage ? Affaire de goût. Ce nonobstant, l’une des « revisites » les plus convaincantes que l’on ait entendues jusqu’à présent. (Olivier Gutierrez)

On their new GENUIN CD, baritone Florian Götz and the musicians of the Grundmann- Quartett dare to present well-known works in new contexts: they perform Franz Schubert's moving “Winterreise” in a version in which the vocal part is accompanied by English horn and string trio. Exciting chromatic worlds open up, and the moods of the individual songs take on new plasticity and tremendous expressive power. The subtle arrangement by Eduard Wesly, the uniquely personal baritone voice of Florian Götz, and the nuanced tonal mixtures of woodwind and strings all contribute equally to this.