Robin de Raaf (1968-)
Concerto pour piano n° 2 "Circulus"
Concerto pour violon n° 2 "North Atlantic Light"
"Orphic Descent", pour orchestre de chambre

Ralph van Raat, piano
Tosca Opdam, violon
Netherlands Radio Philharmonic Orchestra
Netherlands Philharmonic Orchestra
Matthias Pintscher, direction
Lawrence Renes, direction
Marc Albrecht, direction

Il y a une vie mystérieuse (et fabuleuse) qui saisit à la gorge dès les premières notes de Circulus, le Concerto pour piano n° 2 (écrit 20 ans après le premier) du bassiste et compositeur hollandais : atonale et brute et accessible, la musique de Robin de Raaff (1968-) est stylisée, bâtie par un architecte de la nature – de celui qui donne à la feuille de l’arbre ses veinures, ses rainures, son réseau vital ; cette anarchie au programme génétique infaillible, ce tout fait de calcul et de spontanéité, cette vie issue du hasard et de la rigueur. North Atlantic Light, Concerto pour violon n° 2, colle au tableau éponyme du peintre américano-néerlandais Willem de Kooning (abstrait mais au voilier évident – sans aucun doute un paysage marin) : une mélancolie prégnante, élégante, écrasante – ici, c’est peut-être bien la mort océanique qui parle, le destin mêlé aux courants profonds, dans lesquels on sombre, on gonfle, les poumons gorgés de sel. Orphie Descent, composé en 2003 pour la compagnie Rosas d’Anne Teresa De Keersmaeker et l’Ensemble Ictus (les deux cohabitent à Bruxelles), suit avec une grande précision les gestes chorégraphiés et complète un disque passionnant. (Bernard Vincken)

How is it that music that is so precise and obviously well organised can at the same time move with unforced, almost improvisational fluidity? And how can it be that atonal music sounds so natural and accessible? It's because De Raaff's music is nature itself; geometrically and architecturally stylised music it may be, but no different to the way a tree puts out its branches or how a leaf forms its veins. No different to the cosmologic nature of constellations, wave patterns on water, the pictorial architecture of a murmuration of starlings or a shoal of fish. In De Raaff's work calculation and spontaneity merge into a single, monumental but never massive whole. Imagery is also initially transformed into sound in the three works on this CD. Circulus, De Raaff's second piano concerto, deals with the circularity of time. In his Orphic Descent, an Orpheus-like figure descends, never to climb back, because it is Euridice – or whoever she is –who does this; high, low, to, fro, light, depth, pattern and chaos, movement. And the Second Violin Concerto (2019) focuses on a dazzling, moving light, a play of light and water.