René de Boisdeffre (1838-1906)
Deuxième sonate pour piano et violon, op. 50
Suite orientale pour violon et piano, op. 42
Suite poétique pour violon et piano, op. 19
Deux idylles pour violon et piano, op. 75

Dejan Bogdanovich, violon
Jakub Tchorzewski, piano

Appartenir à une dynastie qui s’est illustrée sans interruption dans l’art militaire depuis le 17ème siècle aurait pu prédisposer René de Boisdeffre à écrire des marches plutôt que des Idylles. Mais voilà, d’un naturel sensible et effacé, celui qui confessait ne pas avoir quitté sa mère depuis l’enfance et ne s’était éloigné de sa Lorraine natale que pour fréquenter les cercles parisiens a voué l’essentiel de son talent à la musique de chambre. On doit à la curiosité du label Polonais Acte Préalable de sortir d’un total oubli ce musicien que la critique de l’époque considérait trop sévèrement comme un amateur doué à « la couleur […] bien française, ni violente ni trop effacée » (Imbert, 1892). Rien de plus normal pour un membre actif de la Société Nationale de Musique, chez qui la musique allemande, étudiée en autodidacte, s’arrêtait à Mendelssohn. De fait, ce premier volume de pièces pour violon et piano de différents caractères, parfois très « fin de siècle », recèle nombre de séduisantes beautés pour qui accepte que lyrisme rime avec naturel et simplicité. (Yves Kerbiriou)