Max Reger (1873-1916)
Sept Valses, op. 11
Improvisations, op. 18
Cinq Humoresques, op. 20Variations et Fugue sur un thème de G.P. Telemann, op. 134
Six Morceaux pour le piano, op. 24
Sonatine en mi mineur, op. 89 n° 1
Sonatine en ré majeur, op. 89 n° 2
Sonatine en fa majeur, op. 89 n° 3
Sonatine en la mineur, op. 89 n° 4
Perpetuum mobile
Scherzo
Ewig dein!
Caprice
Dix Compositions, op. 79a
Sept Pièces pour piano, op. 53 "Silhouettes"
Douze Pièces pour piano "Blätter und Blüten"
Bunte Blätter, op. 36
Sept Fantasiestücke, op. 24
Dix Petites Pièces, op. 44
Six Préludes et Fugues, op. 99
Episodes, op. 115
Six Intermezzi pour piano à 2 mains, op. 45
Lose Blätter, op. 13
Aquarelle, op. 25
Liebestraum
Aus meinem Tagesbuch, op. 82
Pièces caractéristiques, op. 32
Aus dem Jugendzeit, op. 17
Trois Feuillets d'Album
An der schönen blauen Donau, op. posth.
Träume am Kamin, op. 143
Grüsse and die Jugend
Mariä Wiegenlied, op. 76 n° 52
Variations et Fugue sur un thème de J.S. Bach, op. 81
Quatre Etudes pour la;main gauche
In der Nacht
Quatre Pièces pour piano

Markus Becker, piano

C’est entre octobre 1995 et septembre 2000 que Markus Becker réalisa pour le label Thorofon l’enregistrement de l’intégrale en 12 disques de l’œuvre pour piano seul de Max Reger (1873-1916). Une publication exceptionnelle dont chaque item fut régulièrement salué comme une contribution majeure à la découverte d’un massif pianistique négligé et d’un compositeur dont l’image reste ternie par des préjugés — l’exemple de la lourdeur germanique — et des erreurs de perspectives historiques — un fidèle de Bach et Brahms flirtant avec un chromatisme poussé à ses limites pré-dodécaphoniques. Il y a pourtant énormément à apprécier dans cette magnifique production. Les grandes séries de variations sur des motifs de Bach et Telemann n’ont d’ailleurs eu aucun mal à retenir l’attention de musiciens tels que Rudolf Serkin (Sony, op. 81) et Jorge Bolet (Decca, op. 134) ou Marc-André Hamelin (Hyperion, pour les deux). Mais on aurait tort de ne retenir que ces deux œuvres pour définir l’art de Reger. Si le contrapuntisme y est souverain et pourrait donner à penser que Reger est essentiellement un compositeur sérieux et cérébral, ce serait néanmoins oublier qu’il a composé beaucoup de miniatures écrites pour le plaisir ou la détente : les Sept Valses op. 11 de 1893 sont délicieusement piquantes. La série "Aus meinem Tagebuch" op. 82 fixe les impressions et les humeurs d’un compositeur qui, comme Fibich (1850-1900), tient un journal de sa vie. La tendre douceur de "Mariä Wigenlied" contraste avec les espiègleries caustiques des "Blätter und Blüten", mais si vous voulez saisir toute la complexité de Reger, allez vite à l’étourdissante improvisation opus posthume sur "Le Beau Danube bleu", sa verve et son humour vous raviront. Quant aux interprétations de Markus Becker, elles sont exceptionnelles d’intelligence, de sensibilité et de virtuosité, dans une prise de son remastérisée de toute beauté. Un coffret 5 étoiles à plébisciter ! (Jacques-Philippe Saint-Gerand)