Antoine Brumel (?1460-?1515)
Sub tuum praesidium
Sicut lilium inter spinas
Du tout plongiet/Fors seulement

Josquin des Prés (1440-1521)
Praeter rerum seriem
Mille regretz

Loyset Compère (?1450-1518)
Plaine d'ennuy/Anima Mea

Pierre de La Rue (?1455-1518)
Secretz regretz

Costanzo Festa (1490-1545)
Quis dabit oculis?

Owain Park (1993-)
Prière pour Marie

Antonius Divitis (1475-1530)
Ista est speciosa

Johannes Prioris (?1460-?1514)
Dulci amica Dei

Jean Mouton (?1459-1522)
Tota pulchra es
De tous regretz

Jean Lhéritier (1480-1552)
Salve regina

Ninfea Cruttwell-Reade (1989-)
Plaisir n'ai plus

Antoine de Févin (?1470-1512)
Fors seulement

Nicolas Gombert (1490-1556)
Tous les regrets

Jacobus Clemens non Papa (1510-1556)
Ego flos campi a 7

The Gesualdo Six
Owain Park, direction

Cette « reine des coeurs », c’est tour à tour la duchesse Anne de Bretagne, dont les unions royales successives obéirent plus à la raison politique qu’à celle du coeur, ou Marguerite d’Autriche, une femme de tête qui eut à régenter pour les Habsbourg les remuants Pays-Bas et oeuvra pour la paix entre l’empire et le royaume de France, ou encore Anne Boleyn, qui quitta la cour de Marguerite pour partager la couche fatale d’Henry VIII d ‘Angleterre. Ces femmes puissantes, adorées et admirées, femmes de haute culture et riches mécènes, inspirèrent nombre de poètes et de musiciens : ce sont des oeuvres de ces derniers qu’ Owain Park et ses Gesualdo Six ont rassemblées dans cette album. A ces chants d’amour, de deuil et de regrets, ils ont adjoint des extraits du Cantique des Cantiques, ce qui n’est que justice, puisque ce n’est que tardivement que l’Eglise a décidé que ces chants sensuels étaient une allégorie de dévotion mariale. Complétant cette anthologie des meilleurs polyphonistes franco-flamands et italiens des XVe et XVIe siècles, les Gesualdo Six ont commandité des créations contemporaines : la jeune compositrice britannique Ninfea Crutwell-Reade a mis en musique un poème de Clément Marot, et Owain Park une chanson populaire française célébrant la paix retrouvée entre la France et l’Angleterre, par la grâce d’Anne de Bretagne assimilée à la Vierge Marie. Ces deux derniers morceaux sont d’une intensité dramatique, avec des audaces harmoniques que n’auraient pas reniées l’éponyme Prince de Venosa. Le fil directeur de cet album est parfois difficile à suivre, mais le son des Gesualdo Six est, quant à lui, égal à lui -même : parfait. (Marc Galand)