 Après les ténèbres (Tenebrae Responsories, 2022, voir ClicMag n° 107), les Gesualdo Six nous offrent la lumière éternelle ! Ce nouvel album entend illustrer les diverses réponses humaines au deuil et à la perte, à travers des œuvres chorales allant de la Renaissance (Tallis, Morales, Byrd), du baroque (Purcell) à l'époque contemporaine, avec une dizaine de compositeurs actuels de différents pays du Commonwealth. Cela va du sentiment d'impuissance, de la demande de pardon et de protection, à l'appel à jouir de ce que la vie nous offre, et au souvenir de ceux qui nous ont quitté, en passant par l'espérance d'une vie meilleure après la mort. Si l'on ne connaissait pas les Gesualdo Six, on aurait pu craindre, avec cet album enjambant six siècles, un patchwork « conceptuel » et hétéroclite de musiques diverses autour d'un thème. Ce qui frappe au contraire à l’écoute c’est une impression d'homogénéité sonore et stylistique. Comment l'expliquer ? Sans doute pour une part parce que certaines de ces œuvres ont été écrites à l'intention des Gesualdo Six, voire écrites par leur leader, Owain Park lui-même. Les compositeurs représentés sont pour certains passés par le sérialisme, le jazz, la musique contemporaine expérimentale, par la musique de film, ou encore le « minimalisme mystique » ...Cependant, du fait de leur choix de la polyphonie chorale, des chromatismes, des dissonances, des mélismes, d'une atmosphère crépusculaire, on croit souvent entendre...du Gesualdo dernière manière ! Façon sans doute pour les Six de rester fidèles à leur compositeur éponyme ? En tout cas, leur son est toujours aussi beau... (Marc Galand)

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