Krzysztof Penderecki (1933-2020)
"Capriccio per Siegfried Palm", pour violoncelle seul
"Per Slava", pour violoncelle seul
"Tanz", pour violoncelle seul
"Violoncello totale", pour violoncelle seul
Suite pour violoncelle seul
Sérénade pour violoncelle seul

Maciej Kulakowski, violoncelle
Maria Slawek, violon
Marcin Maczynski, violoncelle
Michal Balas, violoncelle

Chaque plage de ce CD, révèle une « pépite » qui renferme la quintessence de l'art du compositeur et traduit le niveau d'exigences qu'il s'imposait à lui-même. Les titres des pièces ne trompent pas — « Pour S. Palm, Pour Slava (Rostropovitch) » : elles sont dédiées aux virtuoses les plus fameux dont elles sollicitèrent le concours. Autre façon d'embrasser l'idéal à travers de petites formes : « Violoncelle total », morceau qui en à peine 6 minutes déploie toutes les textures, les contrastes, les effets, les nuances et les styles d'expression dont est capable l'instrument. Par contraste, une émouvante pièce sentimentale pour 3 violoncelles, alerte, vivace, en fin de programme, cadeau d’anniversaire fait en 2007 par le compositeur à son épouse . L'œuvre la plus dense est la suite pour violoncelle seul , d'un peu plus de 24 minutes, dont je rendais compte dans ce magazine en février 2022. C'était quasiment sa première parution au disque. Élaboré en 19 ans par adjonctions et remaniements successifs à partir d'un divertimento, cet opus majuscule est rarement donné en concert, et jamais en entier : longtemps resté l'état de « work in progress », il n'a trouvé sa forme définitive » que grâce à A. Noras, ami du compositeur, commanditaire de Preludio ajouté en 2013, et magistral interprète de l'œuvre au disque en 2022, ce que rappelle la notice du présent album dans lequel M.Kulakowski est aussi digne d'éloges. Ce kaléidoscope musical, réfracté lui-même dans ce précipité synthétique qu'est son premier mouvement, fascine : la richesse des couleurs, des rythmes, des jeux de cordes et d'archet y est prodigieuse et, de façon aussi paradoxale qu'ingénieuse chaque mouvement reste une entité autonome, tout en présupposant les autres, avec lesquels il entretient de subtiles affinités. Belle valse lente, raffinée, raréfiée et tamisée à la fois, suivie par un original allegro di bravoura, puis une aria construite par paliers faisant alterner grave et aigu de l'instrument. Notturno décanté, qui peu à peu s'anime, puis se sublime… (Bertrand Abraham)

Continuation of the series presenting chamber music by Krzysztof Penderecki. The album includes compositions for cello solo performed by artists from all over the world – also during the Warsaw Witold Lutoslawski Cello Competition, which Maciej Kulakowski won in 2011. His career as a soloist and chamber musician confirms his extraordinary lyrical talent and virtuosity, reflected in the interpretations of Penderecki’s works. These, in turn, set the highest standards for cellists. The album begins with the most avant-garde piece in terms of performing techniques and sonoristic effects. However, in the following ones, the listener will discover the lyrical element and folk motifs, for which the composer would eagerly reach. Admirers of his work will notice self-quotes, e.g. in the Violoncello totale written for the Tchaikovsky Competition one can hear phrases from the Concerto grosso and the String Quartet No. 3. The album is complemented by lesser-known compositions – a duo with a violin and a wonderful love confession, Serenata for 3 cellos dedicated to the composer’s wife.