Nicola Porpora Œuvres vocales sacrées Spanos Pandolfis Consort - GRAM99341 - Gramola

Un beau programme d’œuvres sacrées consacré à Nicola Porpora (1686-1768) proposant outre une première mondiale (Un Salve Regina) un portrait du contre-ténor Nicholas Spanos accompagné d’un ensemble tchèque (Le Pandolfis Consort). Spanos que l’on a entrevu chez Haendel et Telemann jouissait alors d’être inclus dans une équipe de chanteurs, il est ici seul, d’autant plus isolé qu’il est faiblement soutenu par un orchestre volontairement allégé. Dès l’entrée du premier "Salve Regina" on est vite gêné par le timbre incolore et les maniérismes du chanteur. Cette façon de flûter presque volatile qui déleste le chant de toute matière rhétorique. Les numéros s’enchaînent et lassent. La voix se fige dans la même posture immuable quel que soit le contexte, comme un chant d’oiseau qui vole de branche en branche sans se soucier de l’arbre qui le porte. Les coloratures sont déchiffrées note à note et parfois même laborieusement (Salve Regina en Si bémol majeur). Le roboratif "Regina Coeli" en fait aussi les frais même si les intermèdes instrumentaux égayent l’ensemble. Au final, Spanos semble maîtriser avec peine l’écriture tortueuse de Porpora ("Alleluia" à bout de souffle !). En regard, Clint van der Linde et les Muffati en offraient une lecture jouissive et haletante (Ramée). Quant au magnifique "Nisi Dominus" il convoque un chœur et quatre chanteuses qui viennent avantageusement suppléer notre infortuné soliste. Le programme comprend aussi deux très belles Sinfonia prestement exécutées. (Merveilleuse Elzbieta Sajka-Bachler qui dirige du violon). Un disque dépareillé et un portrait inaccompli. (Jérôme Angouillant)

The ensemble Pandolfis Consort, the countertenor Nicholas Spanos and the Czech Ensemble Baroque Choir present works by the Neapolitan composer Nicola Antonio Porpora on this album entitled “SALVE”. The music on this album forms an imaginary concert program: In the first part, there are three Marian antiphons framed with introductory and connecting individual sonata movements composed a few years earlier in London. The second part features Psalm 127 “Nisi Dominus”. Together, this is the music composed by Porpora for the feast of the Assumption for the Ospedaletto in Venice in 1744. Common to all the vocal pieces is the concentration on the sonorous, uplifting voice with infinite coloratura, the virtuoso part of the first violin and, in one case, the counterpart of the choir, which is scored here as soloist voices. This reduction to the essentials, to solo instruments, to the core of the music, has for many years been the focus of the Pandolfis Consort, founded by violist Elzbieta Sajka-Bachler, performing on period instruments.