Musique vocale ancienne de Bohême issue du Jistebnicky Kancional Tiburtina Ensemble Kabatkova

Ce "Jistebnice Kancional" est un témoignage rare et précieux de la musique en Bohême au Moyen-âge au 15e siècle à l'ère Hussite. Ce répertoire liturgique issu de la tradition catholique romaine a été adapté au public pour une meilleure compréhension du texte Biblique et le latin transcrit en Tchèque ancien. De ce recueil, culmine le "ye who are wariors of God" repris notamment par Smetana dans son cycle Ma Vlast et qui ne déparerait pas dans une version inédite de Game of Thrones. Barbora Kabatkova, musicologue et harpiste, possédait une connaissance intime de ces mélodies de plain-chant pour les avoir chantés de nombreuses fois pour elle-même lorsqu'elle eut le projet d'en enregistrer l'intégralité avec son ensemble Tiburtina fondé en 2008, dont le répertoire est essentiellement tourné vers le chant grégorien, la polyphonie médiévale et la création contemporaine. Les huit chanteuses (cinq sopranos et trois altos) impriment une grande fraîcheur à cette musique, savant cocktail de liturgie et de folklore, qui, restituée ici sans sécheresse ni trop de réverbération, respire intensément, évoquant davantage la nature et l’allégresse des promenades en forêt que la réclusion monastique, la froideur de la dalle et la grisaille du vitrail. On notera parmi les sopranos la radieuse présence d'Hana Blazikova. Aleluja ! Aleluja ! (Jérôme Angouillant)

Bohemian songs for mass and prayer of the Liturgy of the Hours from the early 15th-century Prague university milieu. The manuscript contains a Latin hymn translated into Czech, as well as original music to Czech texts. When, in 1872, the student Leopold Katz discovered in the attic of the presbytery in the South Bohemian village of Jistebnice an old manuscript of Czech songs, he might not have realised just how enormous its value was. Today, the hymnal, bearing the title “Jistebnický kancionál”, is primarily known for containing the Hussite choral anthem Ye Who Are Warriors of God. (The melody has attained worldwide fame due to its inclusion in Smetana’s symphonic poems Tábor and Blaník, parts of the cycle My Country.) Yet the most notable aspect of the hand-written hymnbook is that it features songs in Czech for mass and prayer of the Liturgy of the Hours. It would seem that the bold project’s aim was to make liturgy accessible to the wide religious community in their own language. The creators evidently above all strove to translate Latin hymns into Czech, but they also wrote tunes of their own. Of a particularly high value is the record of the Easter liturgy that, owing to its detailed instructions, affords us a view of the Hussite form of worship. A number of unanswered questions and mysteries still surround the Jistebnice manuscript.