Johannes Brahms (1833-97)
Symphonie n° 1 en do mineur, op. 68

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-91)
Concerto pour piano n° 9 en mi bémol majeur, K271 "Jeunehomme"

Friedrich Gulda, piano
Symphonie-Orchester des Bayerischen Rundfunks
Karl Böhm, direction

L’élégance ! Dès les premières phrases du concerto de Mozart capté en 1969, Karl Böhm fait chanter le Symphonique de la Radio de Bavière. Ici, tout est lumière, finesse de toucher, élégance de style. Le piano exprime une telle joie et une si grande liberté de ton, que l’auditeur est, d’emblée, séduit par chaque phrase. Dans le mouvement lent, nul drame, mais une longue et sinueuse narration d’une beauté sidérante sous les doigts de Gulda. Et que dire de la tempête du finale, exalté, enthousiaste ! Le seul enregistrement de Gulda dans ce concerto et l’une des grandes versions en "live". Captée la même année, la grandiose lecture de Böhm dans la Symphonie n° 1 de Brahms à Munich complète celles déjà répertoriées du chef notamment avec Berlin, Vienne, Cologne et Munich, entre autres. L’élan insufflé à l’orchestre est splendide, soulignant mes couleurs rauques des pupitres. Pour autant, Böhm fait chanter la phalange, certes sans la passion extrême d’un Furtwängler, mais avec un sens extraordinaire des équilibres. Après Mozart, ce Brahms est également une version marquante dans une discographie considérable. Deux grands concerts de la Radio de Bavière. (Jean Dandrésy)