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Michael Tippett : The Midsummer Marriage. Murray, Nicholls, Riches, France, Spence, Barnett-Jones, Gardner.
Diapason d'Or
Diapason de avril 2024
Critique de Benoît Fauchet
Page n° 89
Format : 3 CD
Durée totale : 02:38:23

Enregistrement : 25/09/2021
Lieu : Londres
Pays : Royaume-Uni
Prise de son : Live / Stereo

Label : LPO
Référence : LPO0124
EAN : 5060096760368
Code Prix : DM054

Année d'édition : 2022
Date de sortie : 07/02/2024

Genre : Classique
Michael Tippett (1905-1998)
The Midsummer Marriage (Le mariage du solstice d'été), opéra en 3 actes

Robert Murray, ténor (Mark)
Rachel Nicholls, soprano (Jenifer)
Ashley Riches, basse-baryton (King Fisher)
Jennifer France, soprano (Bella)
Toby Spence, ténor (Jack)
Claire Barnett-Jones, mezzo-soprano (Sosostris)
Susan Bickley, mezzo-soprano (L'Ancienne)
Joshua Bloom, basse (L'Ancien)
Josh Findon, ténor (Le danseur)
Paul Sheehan, basse-baryton (L'ivrogne)
Robert Winslade Anderson, basse (un homme)
Sophie Goldrick, mezzo-soprano (une femme)
London Philharmonic Choir
English National Opera Chorus
London Philharmonic Orchestra
Edward Gardner, direction

Comme dans la "Flûte enchantée", le mariage auquel aspirent ici les deux couples (Bella/ Jack, Jenifer/Mark) est un rituel d'initiation. Plus complexe. D'un ésotérisme exacerbé : le spiritualisme de l'allégorie dramatique est chez Tippett autrement plus chargé que chez Mozart. Les arcanes de la psychanalyse jungienne sont autre chose que ceux de la franc-maçonnerie de 1791. Tippett va chercher plus loin que dans le songe d'une nuit d’été shakespearien : civilisations antiques, mythes nordiques, celtes, formes hypercodées d'intertextualité : "Sosostris", le nom de la "voyante" si wagnérienne dans son air du 3e acte est-il simplement un emprunt à T.S. Eliot ? J’y vois aussi la transformation ironique du Sarasto de la "Flûte". Et quid de l'homme d'affaires King Fischer ? Mais après tout, foin des symboles ! en tant que rituels décidant du devenir des candidats au mariage danses et mystères ont certes un rôle essentiel, mais tout est d'abord musique : déploiement d’énergie, de volubilité, de délire, de fraîcheur, de sens du génie rythmique. Picturalisme sonore incroyable. Qui dilue le réel dans l'irréel, dilate les symboles, leur donne malléabilité jusqu'à les éteindre en des vagues toutes puissantes subsumant leur aspect matériel et visuel. Les personnages sont-ils des individus ? des entités ? matière ? esprit ? principes ? avatars de dieux ? Et les danseurs : arbres ? fleurs étranges ? Foin des énigmes aussi : les éléments archétypaux de l'espace scénique (temple, colline, escalier, grotte) ne sont que des analogon : oripeaux d'un rêve, d'un mécanisme nécessaire mais au fond accessoire : aliment du souffle orchestral, féérie consumant le texte dans le chant qui déréalise décor et livret mêmes, en une folle musicalité : dans les embrasements de la Saint-Jean, tout réel autre que l'amour s'exempte. L'œuvre, nouvelle, reste chargée d'inflexions d'airs anglais anciens, de perles de clarté purcellienne, d'arabesques amoureuses à la Byrd. Travail intérieur, l'initiation n'est elle pas aussi — comme le suggère le très beau texte écrit par le chef d'orchestre, l'effectuation du processus de déconstruction-reconstruction évoqué dans la citation de Yeats chantée par tous à la fin : "Toutes choses tombent et sont reconstruites. Ceux qui les construisent sont joyeux". Définition subtilement idéale de ce qu'est le lyrisme à l'état pur. (Bertrand Abraham)

Michael Tippett se cherchait à l’opéra ; quelques ouvrages brefs portés par l’univers des folksongs, d’autres tout aussi courts à destination des têtes blondes, finalement ce sera encore un enfant qui servira d’objet à son premier coup de génie, Henschel Grynsbam, ce gamin juif qui assassina à Paris en 1938 un membre de l’ambassade du Reich : "A Child of our Time", protestation pacifique, composé pendant la guerre, révèlera le génie de Tippett qui venait de passer la quarantaine. Il était temps de revenir à la scène. Impossible de se décider quant au livret, T.S. Eliot lui rappela la clef qu’il lui avait donné pour "A Child of our Time" : écrire son propre texte. Ce sera une parabole sur l’amour contrarié entre Mark et Jenifer qui se résoudra par la délivrance des conventions sociales et une élévation spirituelle apaisant les tensions au sein du couple. Les épreuves qui jalonnent le parcours initiatique du couple ne sont pas sans rappeler celles de Tamino et de Pamina, l’autre couple miroir, Jack et Bella, se souvenant avec humour de Papageno et Papagena. A la fin des trois actes l’union semble possible sinon réalisée (la voyante Sosostris l’a aperçue dans sa transe) : Jennifer accepte l’anneau que Mark lui offre avant qu’ils s’éloignent vers le soleil levant. L’alliage de symbolisme et de psychologie porte l’empreinte de l’univers de Jung dont Tippett était devenu un fervent lecteur, suivant encore en cela les conseils d’Eliot. La rédaction, texte et musique, l’occupera de 1946 à 1952, Covent Garden en assurant la création le 27 janvier 1955, assemblant sous la direction de John Pritchard une distribution éclatante où le Mark de Richard Lewis répondait à la Jenifer de Joan Stutherland, étoile montante de la scène londonienne (l’enregistrant capté par la BBC existe, et a été publié par Gala). Las, critique et public boudèrent ce grand opéra à l’intrigue complexe et aux débordements musicaux spectaculaires, d’abord à cause du livret. C’était ne pas entendre le saisissant geste musical qu’y déployait Tippett, répondant à celui antérieur de dix ans du Peter Grimes de Benjamin Britten, et ne pas voir qu’avec cette partition éclatante le compositeur de "A Child of our Time" allait s’imposer comme un acteur majeur de la scène lyrique anglaise, l’ancrant dans une modernité d’action déjà présente dans l’univers syncrétique du "Midsummer Marriage", avec ses businessman et ses prêtres, contemporanéité que "The Knot Garden" sacraliserait. L’ouvrage tombé ne survécut que par la "Suite de danses" tirée par le compositeur pour les concerts symphoniques, Covent Garden tenta une reprise en 1968 sous la direction de Colin Davis (Philips en édita la captation, elle a été rééditée chez Lyrita), sans rencontrer le succès qui finalement sera établi par la production de l’Opéra National du Pays de Galles en 1979. Il faudrait un jour publier les échos de la reprise voulue par Bernard Haitink à Covent Garden en 1986... Edward Gardner aura redonné toutes ses chances à ce somptueux opéra, en assemblant une distribution idéale, avec la Jenifer grand teint de Rachel Nicolls face au Mark plus ténébreux qu’à l’habitude de Robert Murray, Toby Spence se glissant avec poésie et humour dans le rôle de Jack face à la Bella mutine de Jennifer France, mais tous seraient à citer, du King Fischer d’Ashley Rice à la voyante de Claire Barnett-Jones. Avantages décisifs pour la nouvelle version, le chœur, immense comme le voulait Tippett – il est omniprésent au long des trois actes – mais aussi la perfection de la mise au point générale, inédite pour un ouvrage jusque-là capté en scène : on entend enfin toute la plénitude de cette œuvre unique dont Edward Gardner a su saisir le singulier génie : l’enthousiasme du public le prouve. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Powered by hope and glowing with an irrepressible life-force, Tippett’s The Midsummer Marriage burst like a huge, colourful blossom into the grey world of postwar British music. There’s still nothing quite like it, and it’s all told in some of the most deliriously beautiful music ever written in these isles. Tippett’s first opera receives its first commercially available recording in over 50 years, in a landmark performance conducted by Tippett enthusiast Edward Gardner. Recorded at the Southbank Centre’s Royal Festival Hall and broadcast live on BBC Radio 3, this performance was a thrilling start to Edward Gardner’s tenure as Principal Conductor of the London Philharmonic Orchestra.

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