 La belle idée, rassembler dans un petit coffret toutes les gravures falliennes d’Eduardo Mata enregistrées avec son orchestre mexicain où le Simon Bolivar vénézuélien, enregistrements d’origine Dorian ou brille le mezzo affuté de Marta Senn pour L’Amour Sorcier, les Chansons, et même une Vida Breve vériste (ce qui n’est pas un contresens), éternelle oubliée de la discographie. Sommet de cet ensemble, un Concerto où arde le clavecin élégant de Rafael Puyana que l’on retrouve pour de spectaculaire Tréteaux : ll faut entendre le Truchement de Julian Baird et savourer aussi sa Psyché. Déception, les Nuits dans les jardins d’Espagne enregistrée d’assez loin et en grisaille par un tandem prudent (même la direction d’Herbig semble bien attentiste). Curiosité, les œuvres pour piano par Benita Meshulam, assez libres et parfois convaincantes, plus dans les pièces de ballet que pour la Fantasia Baetica, un peu incertaine, manquant de pointe sèche. En coda une très belle version des Chansons dans l’arrangement pour violoncelle de Cassado, TImora Rosler et Klara Wurtz leur donnant de l’émotion et du duende. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Compilation des plus belles œuvres de Manuel de Falla (1876-1946), trop discret grand d’Espagne, intime du poète García Lorca et du cercle du tout Paris artistique d’un monde finissant : Albéniz, Dukas, Debussy, Ravel, Stravinski, Diaghilev, Viñes, Picasso… excusez du peu. Falla sera broyé par le franquisme jusqu’à voir sa création se tarir dans les années 30 et subit en 1939 l’exil sans retour en Argentine. L’œuvre est un exemple remarquable de parcours artistique : des zarzuelas espagnoles oubliées et des pièces de jeunesse néo-romantiques pour piano (1899-1904), du drame lyrique « La vie brève » qui lance sa carrière en 1913 aux ballets gitan « l’amour sorcier » (1914) ou burlesque « le tricorne » (1919) à forts accents andalousistes, de la rocailleuse « Fantasia Bética » (1919) à l’impressioniste concerto pour piano « Nuits dans les jardins d’Espagne » (1915), de l’abstraction lyrique de l’opéra pour marionnettes « Les tréteaux de Maître Pierre » (1922) à celle du « Concerto pour clavecin » (1926). Enfin, jusqu’aux testamentaires tombeaux de Debussy (1920) ou de Dukas (1935), Falla a tout exploré en trois décennies et avec quelle maestria ! Saluons les interprétations de ce portait discographique : la fougue qui transparait dans les bois et les cuivres de l’Orchestre des jeunes Simón Bolívar pour « El amor brujo » et les danses du « Tricorne », l’authenticité retrouvée de « La vida breve » débarrassée des accents véristes habituels – écoutez le remarquable zapateado de l’acte II ! -, les « Tréteaux » néo-médiévaux comme une scène réjouissante de marionnettes et un « concerto pour clavecin » âpre à souhait, servis de main de maître par les Solistes de México et les regrettés Mata et Puyana. Magnifique « Psyché » en beau français, très crédibles « Nuits dans les jardins d’Espagne » et seul regret - il en faut bien un - la musique pour piano seul comme la « Fantasia Bética » trop léchée, trop belle et manquant d’aspérités. Les yeux fermés, un coffret indispensable pour tous les amoureux de Falla ou ceux qui veulent le découvrir ! (Florestan de Marucaverde)  With its super-budget-priced boxes of Bach, Mozart, Haydn, Beethoven, Brahms, Tchaikovsky and Shostakovich among many others, Brilliant Classics cornered the market in definitive composer editions long before other labels began to follow their lead. Music-lovers can now add a one-stop guide to the thrilling and colourful world of Manuel de Falla to their libraries with this comprehensive collection of his greatest masterpieces in modern digital recordings. As the central figure of Spanish music in the first half of the last century, de Falla came to define the sound of Spain for listeners beyond its borders. Folk music, romanticism, neoclassicism, modernism: all the prevalent styles of his time were assimilated and absorbed within a personal idiom that advanced the work of notable predecessors such as Albeniz and Granados in establishing a distinctively Spanish idiom for art music, making him a worthy contemporary of other composers outside the central European mainstream from Vaughan Williams in England to Bartók in Hungary and Sibelius in Finland. Falla’s cycle of Seven Popular Spanish Songs is a perfect synthesis of artsong and folksong, performed here in Luciano Berio’s orchestration by Marta Senn and the Simon Bolivar Orchestra of Venezuela under the baton of Eduardo Mata, the Mexican conductor renowned for his dynamic interpretations of Hispanic repertoire. The songs return in their instrumental guise as the Suite populaire espagnole, with the cellist Timora Rosler accompanied by Klára Würtz. Rafael Puyana is a uniquely sympathetic soloist in the Harpsichord Concerto which gave the instrument new life beyond its Baroque associations. Benita Meshulam is widely recognised as the inheritor of Alicia de Larrocha’s mantle with her superbly atmospheric recordings of Spanish piano music. But Falla’s genius lies first and foremost in his work for the stage, bringing the blood-red passions and dark intensity of Spanish folk culture to opera and ballet as if translating the canvases of Goya into score. La vida breve masterfully integrates native gypsy cante jondo with verismo influences from Italy, while his sensitivity to the innovations of French musical impressionism resulted in the original and much imitated soundworld of Love the Magician before The Three-Cornered Hat pioneered a liberating portrait of Spanish culture in complement to Picasso’s cubist sets. More subtly ironic in tone, Master Peter’s Puppet Show is the little-known jewel of Falla’s scores for the theatre, presented here in another superbly idiomatic Mexican recording masterminded by Eduardo Mata. For a definitive guide to the refined, multifaceted world of Manuel de Falla, look no further.

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