Luigi Boccherini (1743-1805)
Concerto pour violoncelle en ré majeur, G 479
Concerto pour viloncelle en la majeur, G 475 "La Grenouille"
Sonate pour violoncelle en do mineur, G 2b
Sonate pour violoncelle en fa majeur, G 9
Quintette à cordes en ré mineur, G 280
Menuet et Trio pour quintette à cordes en mi majeur, G 275

Maggie Cole, clavecin
Jonian Kadesha, violon
Irène Duval, violon
Eivind Ringstad, alto
Tim Posner, violoncelle
Luise Buchberger, violoncelle
Orchestra of the Age of Enlightenment
Steven Isserlis, violoncelle, direction

Considéré comme un violoncelliste d’exception, lorsque l’instrument connut sa véritable éclosion au milieu du XVIIIe siècle, Boccherini fut honoré par Gregor Piatigorsky (1903-1976) de l’épithète de « plus grand violoncelliste de tous les temps » tellement toutes ses compositions manifestent sa science de l’instrument, doublant une inventivité mélodique remarquable. Intitulant son album « Musique des Anges », Steven Isserlis explicite brillamment le commentaire du Dictionnaire historique des musiciens que publiaient Choron et Fayolle : « Si Dieu voulait parler aux hommes, il se servirait de la musique de Haydn ; et s’il voulait entendre de la musique, il se ferait jouer celle de Boccherini », car c’est un véritable florilège qu’offre son archet virtuose et chantant, avec un accompagnement historiquement documenté en parfait accord avec toutes ses qualités d’interprète. Les deux concertos retenus, parmi douze composés, mettent en évidence la virtuosité du soliste et celle du compositeur dans leurs mouvements extrêmes et l’intériorité du lyrisme de leur Adagio median. Deux Sonates en contraste, extraites de la trentaine composées, donnent l’opportunité à Isserlis de substituer intelligemment un second violoncelle au clavecin dans celle en Fa majeur G9 pour rendre compte du caractère remarquablement idiomatique de cet accompagnement. Il faudra attendre Beethoven pour que violoncelle et piano dialoguent à part égale. Le meilleur de cet album réside enfin dans le sublime Quintette en Ré mineur (1770), qui se conclut avec une Fugue Allegro giusto, dans laquelle Boccherini manifeste encore une fois son sens du lyrisme, et montre la voie à ce que Schubert réalisera en 1828 avec son opus posthume 163. Comme un bonbon gourmet, qu’il ne faudrait pas sous-estimer au milieu de ces merveilles, Steven Isserlis clôt son album sur une interprétation enchanteresse du célèbre Menuet G275. Cet enregistrement mérite d’être recommandé à la hauteur de tous ses mérites. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

‘Has there ever been a composer of more consistent elegance?’ If Steven Isserlis’s rhetorical question invites the listener to think of plausible alternatives, on the evidence of this wonderful album—an imaginative selection of Boccherini’s cello concertos and cello-centric chamber music— they are most unlikely to succeed. This is truly ‘music of the angels’, with performances to match.