Robert Schumann (1810-1856)
Widmung (trans. F. Liszt)
Myrthen, op. 25 (trans. L. Godowsky)
Frühlingsnacht (trans. F. Liszt)

Franz Schubert (1797-1828)
Ständchen "Leise fliehen" (trans. F. Lizt)
An die Musik, D 547 (trans. G. Moore) /Richard Strauss (1864-1949)
Freundliche Vision, op. 48 (trans. W. Gieseking)
Morgen, op. 27 (trans. M. Reger)
Nachtgang, op. 29 (trans. M. Reger)
Allerseelen, op. 10 (trans. M. Reger)
Cäcilie, op. 27 (trans. M. Reger)

Christoph Willibald Gluck (1714-1787)
Lamentation d'Orphée & Danse des esprits bienheureux (trans. W. Kempff)

Gottfried Heinrich Stölzel (1690-1749)
Bist du bei mir (trans. A. Hewitt)

Gustav Mahler (1860-1911)
Adagietto de la symphonie n° 5 (trans. A. Hewitt)

Edvard Grieg (1843-1907)
Varen, op. 34 n° 2
Ich liebe dich, op. 41 n° 3

Gabriel Fauré (1845-1924)
Nell, op. 18 n° 1 (trans. P. Grainger)

Manuel de Falla (1876-1946)
Extraits de "Sept chansons populaires espagnoles" (trans. E. Halffter)

George Gershwin (1898-1937)
Love walked in (trans. P. Grainger)

Percy Grainger (1882-1961)
Irish tune from County Derry (trans. A. Siloti)

Angela Hewitt, piano

Un programme de bis ? Non. Angela Hewitt traque les variations de lumière autour du sentiment amoureux. Clavier châtié, élégance des phrasés, sens affiné de la nuance dans les pièces à plusieurs voix lorsque Liszt ou Godowsky emberlificotent à loisir les lieder des romantiques, et souvent un jeu un peu trop sous l’abat-jour. Cela pourra lasser, ce ton uniforme où les seules différences se trouvent dans le plus piano, le plus cerné, mais c’est beau aussi lorsque soudain ce clavier s’illumine pour chanter la Plainte d’Orphée comme transcrite pour un imaginaire glass harmonica par Wilhelm Kempff. A mesure que je progresse dans ce récital estompé, j’en goute la poésie sans affectation. Le disque bascule dans un univers en couleur à compter du bouquet des lieder de Richard Strauss , commencé par la Freundliche Vision dont Walter Gieseking avait fait l’un de ses bis favori, et poursuivi par quatre transcriptions virtuoses et exultantes signées Max Reger. Bravo de les avoir enregistrées, elles sont rares au disque. Deux merveilles suivront dans le reste du programme, quasi à part du propos du disque, l’Adagietto de la 5e Symphonie de Gustav Mahler, joué au plus serré du texte, et surtout cette rareté, cinq des Sept Chansons populaires espagnoles de Manuel de Falla dont Ernesto Halffter a inclus la voix dans le seul piano. Et maintenant, un vrai disque de bis s’il vous plait. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Angela Hewitt, très appréciée pour ses enregistrements de compositeurs baroques au piano, nous démontre qu’elle peut aussi aborder d’autres répertoires avec le même talent. Dans cet album intitulé « Love Song » elle panache des transcriptions lisztiennes célèbres comme « Widmung » de Schumann ou la Sérénade de Schubert avec d’autres moins fréquentées mais tout aussi remarquables dues à des pianistes chevronnés comme Godowski, Grainger, Siloti, Gieseking, Kempff ou elle-même (dans un adagietto de la cinquième symphonie de Mahler fort bien rendu). Ces transcripteurs utilisent souvent les mêmes artifices pianistiques enfiévrés et romantiques à souhait pour illustrer la passion amoureuse (arpèges, batteries d’accords, doubles-croches etc..). Angela Hewitt, en musicienne accomplie, maîtrise parfaitement la spatialisation du son et dispose d’un sens poétique évident. A l’écoute intégrale de ce disque, on pourrait ressentir une certaine monotonie suite à ce traitement pianistique assez uniforme. Fort heureusement les dernières plages aux accents populaires consacrées à Falla, Gershwin et Grainger offrent à l’auditeur par leur relief inattendu un regain d’attention en caractérisant davantage chaque pièce. Ce CD remarquablement interprété permet de découvrir de très belles transcriptions quasiment inconnues. (Jean-Noël Regnier)