 Alexandre Tansman composa d’abondance pour le piano qui était son instrument autant que celui de son épouse, Colette Cras, pianiste virtuose qui se dévouait à la cause de la musique de son temps. Pour les quatre mains, il laisse des cahiers délicieux mariant la pédagogie et la fantaisie, avec cette propension à l’humour qui le faisait singulariser chaque pièce d’un trait distinctif : le petit tour d’Europe musicale d’« En tournant la T.S.F. » est un régal. Les pièces pour enfant (Nous jouons pour Maman, écrit pour ses deux filles, Marianne et Mireille, qui perpétuent si bien sa mémoire et font tant pour la réhabilitation de son œuvre) sont délicieusement démarquées de la Méthode Rose et contiennent quelques piments qui en furent toujours absents, les vignettes des Pièces de fantaisie sonnent comme des croquis à main levée d’une déconcertante poésie. À la fin de ce disque finement composé paraissent les Cinq petites pièces. Elles en sont le joyau, commencé par une berceuse, poursuivie par une suite de danses brèves où toute l’ingénuité de ce musicien si ingénieux fait merveille sous les doigts de pianistes poètes. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  C'est Paulhan, grand chanoine d'une NRF de la haute époque, qui commença par soupçonner Ponge d'une "infaillibilité un peu courte". On serait un peu tenté d'en dire autant devant pareil parti-pris des choses musicales par ce compositeur : charmant et (donc) un peu court, entre enfantineries (bien loin des fameuses Scènes d'enfants, ou plutôt à front renversé, ce "Nous jouons pour Maman...), clin d'œil à certains idiomes nationaux stéréotypés (via la radio hongroise, par exemple), et pseudo modernités atonales fuguées. Tansman, autant franco-polonais que grand cosmopolite à l'époque où ça signifiait encore culturellement quelque chose, révélé aux autres autant peut-être qu'à lui-même par une rencontre avec le toujours attentif et généreux Ravel, passé par les Etats-Unis pour échapper aux griffes antisémites de la peste brune, nous a laissé une œuvre plutôt colossale, effectivement tournée volontiers vers le monde de l'enfance (le compositeur avait deux filles chéries), notamment pour piano à deux ou quatre mains. Du lyrisme, de la clarté, naturellement de l'humour (on songe parfois à Poulenc), assurément de la musique que c'est la peine pour autant de s'en prendre la tête. Un certain néoclassicisme aussi, que nos interprètes ici rendent idéalement, sans en rajouter inutilement. On se mange une glace et c'est agréable, entend-on beaucoup l'été dans les foudroyants micro-trottoirs de notre audacieux journalisme télévisé d'investigation. Ecouter cette musique-là si rafraîchissante, c'est pareil. Fond dans les oreilles, pas dans les mains. (Gilles-Daniel Percet)  Piano music for four hands covers an important part of Aleksander Tansman’s creative output. As a renowned pianist he composed a large amount of music for piano, as well as chamber music, and these included two sets of fugues for four hands (featured on this album). These works contain many of the composer’s artistic and stylistic rules: logic and clarity of form, simple usage of lyrical elements, and drawing from baroque traditions in terms of form and compositional techniques. Both sets are proof that the composer perceived tradition as an inspiration for his creative output and setting new directions of musical development. Precisely this original approach to neoclassicism, most prevalent in the composer’s creative output, determined Tansman’s position amongst the most outstanding composers of this period. His creative output for children and youth also has an important place. He wrote his first pieces for them in 1933, and continued this towards a final yet simple piece for guitar, which was composed in 1972.

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