Franz Liszt (1811-1886)
Prélude et Fugue sur le nom de B-A-C-H, S 260
Fantaisie et fugue sur le choral "Ad nos ad salutarem undam", S 259
Paraphrase sur le Dies Irae, S 126 "Totentanz"
Prélude d'après Bach, S 179 "Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen"

Anna-Victoria Baltrusch, orgue

C'est à une captivante relecture des grandes pages d'orgue de Franz Liszt que nous convie l'organiste Anna Victoria Baltrusch. A la manière d'un restaurateur de tableau, l'interprète reprend chaque partition mesure par mesure pour en extraire la dimension musicale et spirituelle. Innovation, couleurs, virtuosité, et transcendance. La touche, la couleur, le geste, le phrasé. Tout est ici savamment dosé. De véritables fresques alla Tintoretto surgies des tréfonds d'une chapelle, profuses et moirées, très loin du gothique resplendissant. Tout au long d'un programme si riche en contrastes et en oppositions, Anna victoria Baltruch se montre aussi attentive à la progression polyphonique (Fugues) qu'à la palette harmonique (Ad nos d'après Meyerbeer, Totentanz). Les deux dimensions complémentaires, horizontalité et verticalité, que réclament naturellement cette musique accompagnée ici d'un doigté scrupuleux et d'un usage du pédalier parcimonieux. Cette version d'un lumineux romantisme (Liszt révisé par Mendelssohn) se situe à mi-chemin entre l'expansivité (les sfumatos fous) de Guillou et l'orthodoxie (l'esprit liturgique) de Vernet. Le grand orgue de Lucerne est une fascinante mécanique suisse, d'une grande précision de jeux, qui met en valeur l'articulation et la limpidité du jeu de l'organiste. Une résurrection. (Jérôme Angouillant)

Innovation, colour, virtuosity, spirituality, precipice, transcendence – these are the most important poles explored by organist Anna-Victoria Baltrusch in Liszt’s organ works. Her own adaptation of Liszt’s diabolical Totentanz is a stirring highlight of her CD.