 Enfin une édition discographique complète de l’œuvre pour guitare du compositeur Julian Arcas, né en 1832 originaire de la province d'Alméria, et auteur d'une cinquantaine d'opus regroupés dans les quatre CD qui composent cette anthologie. Jusque là nous avions pu entendre ça et là quelques pièces dispersées dans des disques de récital mis à part les deux volumes de Maria Esther Guzman d'un label espagnol hélas difficiles à se procurer. Julian Arcas fit une carrière notable de concertiste dans toute l'Espagne puis en Angleterre avant de rentrer définitivement au pays où il mourut en 1882. Il contribua à l'évolution de la guitare en collaborant avec le luthier Antonio de Torres et enseigna notamment le jeune Tarrega lors de son séjour à Barcelone. Arcas possédait une technique éblouissante et épatait son public en imitant sur sa guitare le timbre d'autres instruments. Son style musical s'inspire évidemment de la tradition populaire et folklorique mais se singularise aussi par une veine romantique assez prégnante à cette époque où nationalisme et populisme déchiraient le pays. Il est aussi le seul compositeur guitariste (Hormis Francisco Rodriguez dit El Murciano avant lui) à avoir écrit des œuvres pour guitare flamenco. Outre des pièces originales d'une belle facture et aux mélodies léchées, un florilège de danses traditionnelles et des thèmes à variations, le programme de ces quatre disques est consacré aux nombreuses et formidables transcriptions réalisées par le compositeur d'après l'opéra italien (Verdi, Bellini), des Zarzuelas ou des pièces pour piano (Thalberg). L'ensemble des cinquante numéros s'avère d'une remarquable variété, chaque morceau étant de nature différente, tant au niveau de l'écriture que de la technique propre de l'instrument, d'autant que Gabriele Zanetti qui signe cette anthologie possède les moyens techniques, le tempérament et la sensibilité qu'il faut pour combler l'auditeur, qu'il soit amoureux de la six-cordes ou simple mélomane. (Jérôme Angouillant)  Julia´n Arcas’s father, Pedro Arcas Arjona, was a talented guitarist, trained in the method of the great Spanish master Dionisio Aguado (Madrid, 8 April 1784– Madrid, 20 December 1849), and he passed his passion for the instrument on to his son. In 1844, the Arcas family moved to Ma´laga, where Julia´n began lessons with Jose´ Asencio, a highly respected teacher who had studied directly with Aguado. Arcas’s output, which includes studies, virtuosic showpieces, arrangements of operatic themes, variations and folkinspired pieces, is particularly significant in terms of its contribution to the flamenco repertoire. Although Arcas has fallen into neglect, his career coincided with the start of a golden age of flamenco. Built on firm musical foundations, his very personal style embraced Spanish folk traditions at a time –the height of Romanticism – when populism and nationalism were all the rage. As late as 1912, the renowned flamenco dancer Jose´ Otero wrote: “almost all flamenco toques [forms] and falsetas [melodic variations] have Arcas’s distinctive touch”. By this time the composer had been dead for 30 years and a new generation of guitarists had come to the fore (players such as Miguel Borrull, Javier Molina and Manolo de Huelva). Julia´n Arcas was the first classical guitarist–composer to have written works for flamenco guitar. He was therefore not only the leading figure of the so-called “lost generation” of Spanish guitarists, overshadowed by the more famous musicians of the generations that followed; he was also a “pure” artist who sought to combine his love for Italian opera with his desire to create an authentically Spanish nationalist school of music. As such, he holds a unique place not only in the history of the guitar, but in the wider history of music as well.

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