Jules Mouquet (1867-1946)
Cinq pièces Brèves, op. 39
Danses Grecque, op. 14
Divertissement Grec, op. 23
Berceuse, op. 22
Eglogue, op. 20
"La Flûte de Pan", op. 15

Sara Ligas, flûte
Luca Nurchis, piano

Initiative intéressante, et pour tout dire, parfaitement justifiée, que cette célébration de J. Mouquet, compositeur presque totalement oublié, à travers ce qui constitue la part la plus emblématique et la plus attachante de son œuvre : sa musique pour flûte et piano. Inspirées par la Grèce antique, comme l'indiquent les références aux anciens modes grecs (Lydienne, Dorienne ou Phrygienne de l'op. 23), c'est sous l'égide du dieu Pan que ces pièces sont, bien sûr, placées. La création de la sonate « La flûte de Pan », écrite en 1904, fut un beau succès. Vocabulaire et syntaxe relèvent ici à la fois du romantisme tardif et de ce, qu'à tort ou à raison, on a appelé l' « impressionisme musical» - ce qui inscrit ces pages dans le sillage du « Prélude à l'après midi d'un faune » de Debussy, ou les apparente à Syrinx. Sans avoir le génie de Debussy, Mouquet montre un sens supérieur de la construction et de la mélodie. Sa musique tire de moyens économes et efficaces une prodigieuse variété d'effets. À partir de formules frappantes, lancées en général par le piano, la flûte est volubile sans n'être jamais bavarde ni verbeuse. L'œuvre va d'ailleurs, chronologiquement parlant (et donc à rebours du CD qui offre d'abord les pièces les plus tardives), en s'épurant, jusqu'à une forme de langage parfois presque aphoristique, ce qui est très bon signe. Interprétation habitée, délicate et convaincante des deux interprètes. (Bertrand Abraham)

"Who was Jules Mouquet (1867-1946)? Born in Paris, he studied at the conservatoire; won the prestigious Prix de Rome which eluded Berlioz three times; became a teacher there, and doubtless a figure stirring impatience in the enfants terribles who crowded round Erik Satie in the 1920s, figures such as Poulenc and Milhaud, who would have seen in Mouquet the embodiment of the cultural conservatism and refined craftsmanship from which they rebelled. Nevertheless, Mouquet’s own music does not deserve its present obscurity. Mostly composed in the first decade of the last century, these attractive works for flute and piano do not aspire to the Impressionism of Claude Debussy which was, by then, a decade old; nor yet do they so much as acknowledge the winds of change blowing from Vienna or New York. La Flûte de Pan is Mouquet’s best-known piece, taken up by the likes of Sir James Galway. Composed in 1904, it was also his first for this combination of flute and piano, cast in a mood of playful and bewitching lyricism as it dances from shady groves to mountain heights via epigrammatic quotations from Greek poetry at the head of each of its three movements. Classical themes and a mood of carefree gaiety are also shared by the contemporaneous Eglogue, Danse Grecque, Divertissement Grec and Berceuse. The five short pieces of 1925 move towards Debussyan Impressionism with yearning, chromatic tapestries of sound that still draw on ancient Greek modes for a harmonic foundation. Mouquet’s music is recorded here by a pair of young musicians who were born and studied in Sardinia. Sara Ligas has also recorded the complete flute music of Sigfrid Karg-Elert for Brilliant Classics (BC94976).