Les frères Sammartini Joseph-Balthazar (1695-1750) et Jean-Baptiste (1700-1775) sont les fils du hautboïste français Alexis Saint-Martin établi à Milan où il a italianisé son nom. Souvent confondus (mêmes initiales GBS), eux-mêmes hautboïstes renommés et compositeurs prolifiques, ils ont marqué leur époque l’aîné à Londres par ses concertos (une trentaine), et le cadet à Milan par ses symphonies (une soixantaine) et son enseignement recherché. Giovanni Battista a ainsi été en relation avec J-C Bach, Gluck, Mozart (rencontre en 1770 entre le septuagénaire et l’adolescent) et aurait même influencé Haydn son cadet de 32 ans. Depuis trente ans le label italien Tactus se consacre à la musique italienne, de la Renaissance à aujourd’hui. Il propose ici un premier enregistrement mondial des sonates pour clavecin de Giovanni Battista. Sous les doigts véloces de Susanna Piolanti, la sonorité vive, précise et piquante du clavecin italien du facteur Gianfranco Facchini (copie d’un Vincenzo Sodi 1782) souligne la modernité de ces sonates pour l’Italie de 1750. Inventivité, verve, vigueur, légèreté, cette musique ensoleillée et volubile se démarque nettement de celle des clavecinistes français de l’époque. Un regret, l’absence de notes en français. Un conseil, amateurs de beau clavecin, dégustez ce CD en plusieurs fois. (Benoît Desouches) Giovanni Battista Sammartini, main exponent of the eighteenth century Milanese instrumental school, was not only a reference for local musicians, but also enjoyed international fame; he was “the most European character of the Milanese scene of the time” (G. Pestelli, 1982). A prominent figure in a complex era, witness and advocate of those stylistic and formal metamorphoses that marked the gradual transition from the late Baroque, heavily influenced by the violinistic school, to the mature gallant style anticipating the classicism by reaching an idiomatic accomplishment. The award-winning harpsichordist Susanna Piolanti performs this unpublished collection of sonatas mostly edited in London during the eighteenth century, in which the search for and the consolidation of a new language never ends: “I will, I will, but my harpsichord will kill me”, senior Sammartini answers to his customers’ requests. After all, the work of a composer always starts from the keyboard.
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