Josef Schelb (1894-1977)
Concerto pour piano
Prélude symphonique pour Grand Orchestre
Falken-Suite
Movimento III

Oliver Triendl, piano
Janacek Philharmonic Orchestra
Leo Siberski, direction

Les quatre partitions présentées dans cet album et dont c’est le premier enregistrement mondial recouvrent deux décennies (1953-1973) de l’œuvre du compositeur allemand. Peu connu, celui-ci fut influencé à la fois par le post-romantisme, le néoclassicisme et la Seconde Ecole de Vienne. Ces esthétiques se retrouvent dans son Concerto pour piano à l’écriture pointilliste, dynamique et chantante. Il y a quelques touches de Chostakovitch et de Prokofiev dans cette musique enjouée de facture, mais avant tout classique et dans laquelle les percussions et la trompette dialoguent avec le piano agile et inventif de Oliver Triendl. Le Prélude symphonique rend hommage, en 1959, au Prélude à un Grand Opéra de Franz Schreker. Nous sommes en plein dans le post-romantisme avec une écriture nerveuse, grandiose et lyrique. Parfois, quelques harmonies et formules rythmiques font songer aux pièces symphoniques de Honegger. La Suite orchestrale d’après la musique de l’opéra "Die Falken" se compose de cinq parties. Les pupitres de la percussion y sont encore plus développés que dans le Prélude symphonique. La dimension narrative est attirante et l’orchestration luxueuse joue de la polytonalité avec quelques relents de Bartok. L’énergie complexe de cette musique est des plus séduisantes d’autant plus que l’orchestre est particulièrement investi dans les nombreux contrastes d’atmosphères. "Movimento III" s’ouvre comme une marche funèbre, à la fois mahlérienne (symphonie n° 9) et dans le souvenir de Berg (Concerto à la Mémoire d’un ange). Une très belle partition au post-romantisme délicieusement égaré dans son époque (1973). (Jean Dandrésy)