Gioacchino Rossini (1792-1868)
L'inganno felice (l'heureux stratagème), opéra en 1 acte

Antonio Garés, ténor (Bertrando)
Miriam Albano, soprano (Isabella)
Giuseppe Toia, basse (Ormondo)
Luigi De Donato, basse (Batone)
Matteo Loi, basse (Tarabotto)
Ensemble Theresia
Alessandro De Marchi, direction

Quel génial compositeur fut Rossini qui, alors qu’il n’avait pas 20 ans, composa six opéras en 1812, année qui fit de lui le compositeur le plus célèbre d’Italie ! À l’écoute de son quatrième opéra en un acte "L’inganno felice" (L’heureux stratagème) créé le 8 janvier 1812 au théâtre San Moisè de Venise on mesure tout son potentiel créateur qui se soldera par une quarantaine d’opéras. Cataloguée "farsa", l’œuvre n’a pourtant rien de comique et penche plutôt du côté de l’opéra semi-seria tant le personnage principal d’Isabella, superbement interprété par Miriam Albano, est touchant. Injustement accusée d’adultère par Ormondo et vouée à une mort certaine après avoir été jetée à la mer par son mari le duc Bertrando, elle sera sauvée par le mineur Tarabotto qui en fera sa nièce. Dix ans plus tard, le duc la retrouvera, le complot de l’infâme Ormondo sera révélé, l’épouse pardonnera à son mari (!)… Le succès fut immédiat, Stendhal écrivant "Ici, le génie éclate de toutes parts". Cette pépite rossinienne virtuose enregistrée au festival du belcanto de Rieti en octobre 2023 bénéficie d’une distribution homogène de premier plan. (Gérard Martin)

The wife of a duke resists the advances of a powerful lecher and is “punished” by being cast adrift at sea. A well-meaning overseer of a mining operation rescues the shipwrecked woman and, under a different name, shelters her as his niece for ten years. At last, the duke—widowed for a second time—arrives at the place of her exile. They are reunited, and the villain meets his well-earned fate... Nothing new, one might think. Yet L’inganno felice (“The Fortunate Deception”), this one-act opera first performed in Venice in early 1812, is so brimming with Rossini’s most fiery spirit that we forget the familiar plot entirely over the course of its roughly 90-minute runtime: it ignites and sparkles, glitters and whirls with the most beautiful melodies, the most tingling rhythms, and the most furious orchestral surges the master of The Barber of Seville was capable of. The festival was far from the only one to be enthralled!