 Avec ce troisième volume le brillant clarinettiste français Paul Meyer achève son intégrale des onze concertos pour clarinette et orchestre composés par Carl Stamitz (1745-1801), représentant le plus célèbre de l’école de Manheim et de la qualité de ses instrumentistes à vent. On connaît l'enthousiasme de Mozart, lorsqu’il découvre en 1778 cet orchestre de Mannheim et ses 89 musiciens salariés, alors à leur apogée… La musique y était en plein essor, grâce à l'union de virtuoses d’exception — violon, flûte, clarinette, cor — et de créateurs tels que Johann et Carl Stamitz, père et fils, les compositeurs les plus originaux et féconds de cette école. À cet égard l'importance des concertos pour clarinette de Carl Stamitz est considérable : ils sont à la fois, comme genres formels, à la fondation des œuvres similaires de Mozart, Weber et Spohr et, par eux-mêmes, de vrais chefs-d'œuvre de goût et d’esprit. La discographie en est abondante, illustrée entre autres par Sabine Meyer, Eduard Brunner, Karl Leister, Ernst et Andreas Ottensamer. Paul Meyer s’ajoute avec éclat à cette liste prestigieuse et propose des interprétations aussi virtuoses, lorsqu’elles le demandent — Rondo finale du 7e concerto en Si bémol majeur ou de l’Allegro initial du 11e en Mi bémol majeur, que raffinées et pleines d’esprit lorsqu’elles requièrent cette élégance — Andante moderato du 9e concerto en Si bémol mineur ou Andante sostenuto du 10e en Si bémol majeur. Depuis sa fondation en 1952, l’orchestre du Kurzpfälzisches Kammerorchester s’est donné pour mission de ressusciter la qualité et les fastes anciens de l’orchestre originel de l’école de Manheim, et il réussit particulièrement bien dans cette tâche, notamment grâce à de chaleureuses cordes mettant parfaitement en valeur la volubilité boisée de Paul Meyer, qui, non content d’être soliste est aussi un très talentueux chef de cet orchestre. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  Whether melting away like a singing gondolier on the Grand Canal or tumbling about like a Eulenspiegel, whether clucking melancholically in the depths like a brooding hen or bouncing acrobatically across the high wire: after the clarinet had outgrown its infant shoes, it was soon "on everyone's lips" thanks to its rapidly expanding possibilities—praised by enthusiastic advocates like Wolfgang Amadeus Mozart, technically advanced by new virtuosos, and entrusted with the most varied tasks by experiment-loving composers. In the front ranks of these pioneers stood Carl Stamitz, one of the first second-generation Mannheimers, who wrote nearly a dozen concertante works tailored to the instrument's slender body, thereby leaving the guild of clarinetists a precious little catechism that can now be heard complete on recording for the first time.
|