Nikolai Medtner (1880-1951)
Skazki, op. 8/1
Skazki, op. 14/2
Skazki, op. 20/1
Skazki, op. 20/2
Skazki, op. 26/2
Skazki, op. 26/3
Skazki, op. 34/2
Skazki, op. 34/3
Skazki, op. 51/1
Skazki, op. 51/2
Skazki, op. 51/3
Hymn in praise of toil, op. 49/1
Danza jubilosa, op. 40/4
Danza festiva, op. 38/3
Canzona matinata, op. 38/4
Novelle en sol majeur, op. 17/1
Novelle en do mineur, op. 17/2
Improvisation, op. 31/1
Arabesque en la mineur, op. 7/2
Arabesque en sol mineur, op. 7/3
Russian Round-Dance, op. 58/1
Sonate tragique en do mineur, op. 39/5
Sonate-Ballade en fa dièse majeur, op. 27
Sonate pour violon n° 1 en si mineur, op. 21

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour piano n° 23 en fa mineur, op. 57 "Appassionata"

Nikolai Medtner, piano
Benno Moisewitsch, piano
Cecilia Hansen, violon

Il y a quelque chose d’un peu énigmatique avec la musique de Nicolaï Medtner : autant elle semble de plus en plus appréciée des pianistes, autant elle semble encore boudée par le public. En effet, malgré une discographie plutôt bien fournie, sa musique reste méconnue et peu programmée dans les salles de concert. Ce cadet et contemporain de Sergei Rachmaninov est en effet loin de bénéficier de la notoriété de son compatriote. L’un et l’autre quitteront la Russie soviétique pour s’installer définitivement outre-Manche (Medtner) ou outre-Atlantique (Rachmaninov) après un séjour parisien. Autre point commun, ce sont avant tout des pianistes, tout comme leur autre contemporain Alexandre Scriabine. Evoquant les trois artistes, le musicologue André Lischke écrivait de Medtner qu’il lui semblait peu probable que celui-ci devienne un jour un compositeur "grand public" ("Histoire de la musique russe", en 2006). Les enregistrements réalisés par Medtner lui-même, déjà édités séparément, sont ici rassemblés en un coffret qui nous en propose l’intégrale. Une intégrale où l’on découvre avant tout le compositeur, les traces de Medtner concertiste se limitant à l’Appassionata (nous n’avons pas de témoignage de ses interprétations de Schumann ou Chopin, par exemple). Que ce soit dans les contes (les "skazki)", les mélodies oubliées ou les autres petites pièces qui constituent son catalogue, on retrouve la même richesse et complexité harmonique. Une harmonie pleine qui fait résonner tout l’instrument. Les pièces sont plutôt courtes, sans réelle introduction ou conclusion et le lyrisme en reste le plus souvent contenu, retenu, dépourvu de pathos. Rien d’exalté ou d’excessif dans sa musique plutôt tournée vers l’intériorité. On peut percevoir une évolution au fil des numéros d’opus où les silences prennent un peu plus de corps, évitant la saturation harmonique et rythmique qui guette parfois et introduisant respirations et mises en tension. Medtner était réputé pour son conservatisme et son refus des chemins de la "nouvelle musique" (Stravinski ou Prokofiev) qu’il désapprouvait. Il est resté surtout attaché à poursuivre l’héritage des romantiques, proche en cela de Rachmaninov. Si vous voulez percer ce que nous avons évoqué comme "l’énigme Medtner" nous conseillons de centrer l’écoute sur quelques pièces sans en enchaîner trop, puis d’y revenir une autre fois. Du fait de sa densité, la musique de Medtner s’apprécie et se dévoile pas à pas. (Marc Ossorguine)

APR’s landmark issue on three CDs of Nicolas Medtner’s complete solo recordings, which included fifteen 78-rpm sides of previously thought lost Columbia recordings from 1931 and an unpublished HMV recording of his Violin Sonata No 1, are here reissued as a set. Medtner was a magnificent pianist, and these are definitive performances of many of his most important compositions. We can also hear him in Beethoven’s Appassionata Sonata, the only music other than his own, he was to record. For this issue we have added a track – his recording of the Russian Round Dance for two pianos where he is joined by Benno Moiseiwitsch – and made some further refinements to the sound quality of the transfers.