Isang Yun (1917-1995)
Concerto pour violoncelle
Cinq pièces pour piano
"Nore", pour violoncelle et piano
"Interludium A", pour piano
"Espace I", pour violoncelle et piano

Luigi Piovano, violoncelle
Aldo Orvieto, piano
Japan Philharmonic Orchestra
Tatsuya Shimono, direction

Né sous l’occupation japonaise, résistant et prisonnier pendant la seconde guerre mondiale, Isang Yun (1917-1995) vit à nouveau la violence et l’insécurité quand son pays se scinde en deux à l’issue de la guerre de Corée, avant de s’installer à Berlin pour étudier la composition – et écrire le cycle des Fünf Stücke für Klavier, dans une veine intense et poétique qui rappelle l’univers d’Arnold Schoenberg. Mais Yun reste profondément imprégné par la musique de ses origines : « les sons de l'Occident sont comme des lignes dessinées au crayon, tandis que les sons de l’Asie sont comme des coups de pinceau, épais, fins et même pas droits, qui portent en eux la possibilité d’une création flexible » – quelques années plus tard, Nore (qui signifie « chanson »), où toute référence à la deuxième école de de Vienne s’est estompée, évoque bien plus Claude Debussy. Le Concerto pour Violoncelle, créé en 1976 au festival de Royan, est marqué de l’expérience d’un enlèvement en plein Berlin ouest par le renseignement coréen du sud, qui l’accuse (injustement) d’espionnage au profit de son voisin du nord, l’emprisonne et le torture, avant de le libérer, gravement malade, sous la pression internationale : l’œuvre, poignante, véhicule le tragique de son enfermement, le besoin absolu de liberté. (Bernard Vincken)

With this album of Isang Yun’s music for cello and piano,Italian Cellist Luigi Piovano and Pianist Aldo Orvieto payhomage to the late Korean composer and the tragiccourse of his life: “The events that marked Isang Yun’slife emblematically show the miserable shortsightednessof the human being, unable to actauthentically and with love towards others, in strivingfor a common good and reach a common spiritualelevation. When confronted with the exceptionalmusical depth and the dramatic power of Isang Yun’smusic, words seem inappropriate as only music cansimultaneously perform the miracle of reviving humantragedies and indicate solutions for humanity. No musicexcept that of Isang Yun can express these moods tosuch extent and is so rich in meanings for thoseinterpreting it. A powerful instinctual, passionate, andalmost touchable nature emerges from his music.”