 Vollendet ist das grosse Werk ! Il aura fallu une grande décennie à Roberto Loreggian pour graver toute l’œuvre de clavier de Girolamo Frescobalbi, le plus ardu de l’entreprise résidant dans la mise au net des opus restés inédits qui emplissent six disques sur quinze. Pourtant, c’est d’abord au spectaculaire Second Livre des Toccatas que j’ai tendu l’oreille, sommet de son apogée romaine où il tiendra jusqu’à son dernier souffle les orgues de la Basilique Saint-Pierre dont il avait reçu la charge l’année de ses vingt-cinq ans. Roberto Lorregian respecte strictement la partition entre celles écrites pour l’orgue, et celles dévolues au clavecin, d’ailleurs, tout au long de cette odyssée, le choix et la variété des instruments assurent de ne jamais perdre le fil de l’écoute. Bravo pour les deux livres de Toccatas, joués avec autant de musicalité que de virtuosité, mais le ton sévère, encore un peu flamand, des Ricercar, est tout aussi juste, même si le claviériste semble plus à l’aise dans l’univers de haute fantaisie des Capricci où Frescobaldi se souvient de ses années de prime jeunesse passées au côté de Luzzasco luzzaschi qui l’initiait à l’art quasi ésotérique du madrigal. De l’écho des polyphonies des Flandres, aux élévations romaines, le cœur battant du continent Frescobaldi et tout entier enclos dans cette somme appelée à devenir un usuel. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Dès le premier coffret (2011) de l'intégrale Frescobaldi, Roberto Loreggian s'est imposé comme l'interprète de référence de son œuvre pour clavier, celle dans laquelle s'est le mieux exprimée l'esthétique du compositeur. Ce nouveau coffret-évènement est plus qu'une réédition : Il comporte 5 CD d'œuvres encore inédites. Ecouter ces 15 CD, c'est feuilleter un chapitre majeur de l'histoire de la musique instrumentale européenne : Un parcours de la polyphonie Renaissance à la forme fuguée baroque. Girolamo Frescobaldi (Ferrare, 1583 – Rome, 1643) étudie d'abord à Ferrare auprès de Luzzasco Luzzaschi. De lui, qu'il reconnaîtra toujours comme son maître, il hérite le goût pour le contrepoint savant, la virtuosité éloquente, la hardiesse harmonique et le chromatisme expressif. De la fréquentation de Gesualdo, il reçoit des influences napolitaines, l'idée de la variation contrapuntique. Après un voyage dans les Flandres, au cours duquel il compose et publie des madrigaux à 4 et 5 voix, en 1608, à 25 ans, il obtient la prestigieuse fonction d'organiste à Saint-Pierre de Rome, qu'il conserve jusqu'à sa mort, malgré des tentatives de débauchage de la part des Gonzague à Mantoue et des Médici à Florence. Il est soutenu toute sa vie par de grandes familles cardinalices. Virtuose unanimement admiré, il publie plusieurs recueils de toccatas, de fantaisies, de chansons à la française, de caprices. Le recueil le plus important, publié à Venise en 1635, est sans doute les « Fiori Musicali » : Il comprend 46 morceaux, dont le nécessaire pour trois messes avec orgue, et deux morceaux profanes. Le tout, dans un style très personnel, d'une poignante expressivité. Son livre de toccatas de 1637 est marqué par des épisodes dramatiquement contrastés, un contrepoint linéaire, des harmonies étranges, des rythmes complexes, une virtuosité phénoménale. En 1645, un recueil posthume de chansons à la française est publié. La musique de Frescobaldi séduit, étonne, il n'est jamais là où on l'attend : Extravagant, ambigu, dramatique, exquis. Frescobaldi, qui a attiré 30 000 auditeurs lors d'un concert inaugural à Saint-Pierre de Rome, et dont la réputation dépasse les frontières, écrit pourtant en 1635 : « Me comprenne qui pourra ; quant à moi, je me comprends ». Comme s'il composait pour une minorité éclairée, ou pour la postérité. De fait, il n’a pas eu de continuateur en Italie. Le « stile fantastico » qu'il a inauguré prospérera dans les pays germaniques, jusqu'à Bach, qui dans sa jeunesse recopiera les Fiori Musicali. (Marc Galand) Definitive recordings by the leading Frescobaldi performer of our time, now more conveniently packaged than ever. In 2007, Roberto Loreggian embarked on a project that would see him record every published work by Girolamo Frescobaldi. Issued as a box in 2011, the Frescobaldi Edition was widely recognised as establishing a new standard of textual authority and interpretative understanding for a composer whose own works have never been as appreciated as much as their influence on his successors. Then, in 2022, came a new set which committed to disc for the first time all the surviving unpublished music composed by Frescobaldi and recovered from obscure sources by Etienne Darbellay and Costanze Frey. All these recordings are now coupled with the keyboard collections from the earlier set, to present the most complete collection ever issued of Frescobaldi’s works for harpsichord and organ, both sacred and secular. The importance of Frescobaldi can hardly be overstated, either for his own time or subsequent generations. In his day, his fame, as modest as it may seem to us today, exceeded that of virtually all his contemporaries, except perhaps Claudio Monteverdi, and he was unrivalled as a virtuoso. Ferrara born, he became organist at St Peter’s in Rome, and attracted crowds of thousands to hear his playing. He spent seven years in Florence at the height of his career, being dissatisfied with his rewards in Rome, and wrote several collections for the Medici family, before returning to Rome. In the genres of canzona, toccata, capriccio, partite and ricercar, Frescobaldi left many pieces that stylistically bridge lies in style the Franco-Flemish imitative polyphony of the Renaissance, and the fugal form of the Baroque age. Extravagant, ambiguous, beautiful, dramatic and sometimes exquisite, the music of Frescobaldi is the musical equivalent of the art of Caravaggio, Bernini and Pietro da Cortona. No less than them, he embodies early-Baroque genius in Italy.
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