Gian Francesco Malipiero (1882-1973)
Prélude
Sarabande
Six morceaux
Poemi asolani
La siesta (A Claude Debussy)
Cavalcate
Il tarlo
Ricercar toccando

Aldo Orvieto, piano

Disciple d’Aldo Ciccolini, Aldo Orvieto est un grand spécialiste de ces répertoires rares. Il défend avec vigueur et clarté cette musique souvent "sèche" qui se démarque fortement de l’écriture italienne de l’époque. En effet, Malipiero aux côtés de Casella et Pizzetti constituèrent un groupe de jeunes compositeurs réclamant la "renaissance" de la musique italienne. Ils s’opposèrent au vérisme et au post-romantisme de l’époque, mais aussi à la prépondérance de la musique allemande. Le troisième volume de la présente intégrale est à nouveau enregistré sur un piano Fazioli. L’œuvre pour piano imposante de Malipiero réserve de belles pages. L'influence de Debussy y domine malgré le "Preludio" qui ouvre l’album et stupéfie : on hésite entre les préludes de Bach et ceux de Chostakovitch ! Certaines pièces vont davantage vers les univers de Bartok, alors que d’autres apparaissent sans réelles prétentions, comme nées d’improvisations. C’est, par conséquent, un répertoire très inégal, recouvrant les périodes de 1901 à 1959. "La Siesta" (1920) baigne ainsi joliment dans les effluves debussytes alors que "Cavalcate", aux tensions abruptes, se révèle provocateur, voire "satiesque". Le cycle "Il Tarlo" tire davantage vers le Stravinski néoclassique. Enfin, "Ricercar Toccanto" daté de 1959 glisse ironiquement vers l’atonalité. Evitant toute dureté, Aldo Orvieto restitue la chaleur de ces pages rares et, pour certaines, enregistrées en première mondiale (Preludio, Sarabanda). (Jean Dandrésy)

The piano works on this CD date from different periods in Gian Francesco Malipiero’s creative life. From his unpublished juvenilia to the late Ricercar toccando, from the evocative Poemi asolani of 1916 to the disillusionment of the pieces written in the years following the First World War: a range of works that bear witness to the development of the composer’s conception of the piano miniature as a kind of intimate diary, between nostalgic impressions and aphoristic humour.