 Georg Caspar Schürmann fut un des héros de la scène lyrique hambourgeoise, son temps serait-il venu ? Après la résurrection de Die getreue Alceste, Ira Hochmann se dévoue à la redécouverte d’un grand opéra en trois actes, ce Jason qu’on attribua longtemps à la plume d’un autre avant de le rendre à son véritable auteur. Schürmann est un maitre des goûts réunis, ton français de l’orchestre, vocalité toute italienne (d’ailleurs l’ouvrage, en langue allemande comporte comme il était alors fréquent, quelques airs en italien), sens dramatique certain, qui rappelle son admiration pour les ouvrages de Keiser, auquel il succéda. D’ailleurs ce Jason connu une première version toute italienne pour le théâtre de Braunschweig, avant d’être repris à Hambourg et germanisé. Comme pour l’Alceste la distribution est bien pensée, mais il y a un bémol. Ira Hochmann, soucieuse d’en présenter une version scénique, a considérablement raccourci la partition, qui, comme tous les opéras écris pour le Gänsemarkt d’Hambourg atteignait ses quatre heures de musique. C’est dont en quelque sorte, malgré l’heure trois quart présentée ici un « Jason de poche » que l’on peut entendre. Mais l’efflorescence des musiques, le brio ou la nostalgie des airs, suffisent à rendre la découverte tentante. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Grande figure de l’opéra baroque allemand, c’est à Hambourg que Schürmann commença sa carrière, à peine plus âgé que Bach et Haendel, avant de passer à Meiningen, puis Wolfenbüttel, où il travailla avec Graun et Hasse, après un séjour en Italie. CPO avait révélé Die getreue Alceste, en 2016. Voici donc un nouvel opéra-pasticcio de Schürmann redécouvert, dans une version condensée. Créé en 1707, l’ouvrage avait été donné régulièrement – en italien – à Braunschweig-Wolfenbüttel, avant d’être repris à Hambourg, d’où provient la partition ici utilisée (entre 1700 et 1722, mêlant italien et allemand). L’histoire de Jason est traitée de façon vivante, en faisant appel à toutes les formes du temps : récitatifs, secco et accompagnato, arias, chœurs, et pages orchestrales (empruntées à Alceste et Ixion). La maîtrise des arias da capo, à elle seule, mérite attention. Intéressante synthèse des styles italien, français et allemand, cette réalisation vaut également par ses interprètes, pleinement engagés, même si la distribution est inégale. Barockwerk Hamburg et la direction habitée de Ira Hochman sont servis par une excellente restitution. (Yvan Beuvard)  Following the success of its recording of Georg Caspar Schürmann’s opera Die getreue Alceste, the barockwerk hamburg ensemble very much wanted to discover more music by this wrongly neglected Hamburg composer. His opera Jason enjoyed great success at Hamburg’s Gänsemarkt Opera during 1720-22 and was repeated no fewer than thirty-one times during these years. And the fact that Schürmann occupied himself with his Jason for thirteen years also clearly indicates that it was regarded as a highly promising work. This recording presents a considerably abridged version of this bilingual stage work containing elements of the Italian and German Baroque opera and lasts about two hours. Along with the highly effective coloratura arias, the harmonic and melodic language of the recitatives also not least merits special mention because it is highly expressive and bold as well as finely nuanced. Medea’s part is throughout the most multifaceted one, and a broad spectrum of emotions can also be heard in her recitatives – ranging from enamorment through doubt, jealousy, revenge, and seduction to desire for power and delight in victory.

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