 Einojuhani Rautavaara, dont la notoriété s’est construite sur le célèbre "Cantus Articus", pièce orchestrale incorporant des chants d’oiseaux, a laissé un catalogue musical immense et exceptionnel. En 1977, il compose son concerto pour violon, œuvre expressionniste et visionnaire qui trahit une proximité certaine avec celui de Sibelius. A l’image de sa production, cette création convoque l’amour de la nature et l’immensité céleste. Le premier mouvement est caractérisé par des tournures évocatrices et des couleurs irisées, qui progressivement s’effacent pour s’ouvrir, dans le second mouvement, sur une méditation intimiste. Ce concerto de maturité est pensé à la manière d’un dialogue et jamais d’une opposition. Porté par la plasticité de la masse orchestrale, la séduction opère dans ce climat de sérénité, fragment d’éternité. On retrouve ces qualités stylistiques dans la "Sérénade pour violon" créée en 2016. Dans cette courte page, la clarté des lignes et l’hédonisme du langage font merveille. Inscrit dans un espace sans dissonances et sans heurts, "Autumn Gardens", aux accents de poème symphonique invite à des moments de sublime, au bord du silence. Le langage est élégant, raffiné et aérien. C’est peu dire que Rautavaara a trouvé en la personne du chef Ari Rasilainen, de son concertiste Ulf Wallin et de l’orchestre de Turku les meilleurs ambassadeurs de son ensorcelante musique. (Jacques Potard)  Over the course of his life, Einojuhani Rautavaara’s work has developed like a microcosm of the history of music since 1950. His break with the bonds of serialism and a commitment to his own unique ideals were of crucial importance to his international reputation – a courageous step that manifested itself in unmistakeable creations. Rautavaara demands extreme intimacy and immediate, vivid empathy from his listeners, but rewards them with a spiritual wealth that leaves an indelible impression. The 50-year old violin concerto with its delicate reminiscences of Sibelius, the poignant declaration of love in the Sérénade from the year of his death, 2016, and his beautiful Autumn Gardens written just before the turn of the millennium are impressive examples of his intelligibility and are for good reason the most often performed works of the Finnish master.
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