 Pas la Sonate de Kodaly ? De son éloquent archet, Adele Bitter (pas une note sur elle, qui signe en plus le texte si pertinent, informé, révélateur d’un livret parfait mais réservé aux germano-anglophones) la contourne, préférant des opus restés dans son ombre, et réparant autant d’injustices. Pour rester en Hongrie, elle ouvre son album avec ce qui en sera le chef d’œuvre : la Sonate composée en 1960 pour Mihaly Virizlay par Sandor Veress, qui mâtine l’utilisation des douze sons de désinences folkloriques. L’esprit de Bartók s’infuse dans cette musique, Adele Bitter le fait entendre, creusant le son, mordant la corde d’un archet tour à tour déclamatoire où évocateur. Autre sommet, la Partita de Saygun, si libre d’écriture, qui prend ses distances avec la doxa occidentale tout en s’en jouant. On ne fait qu’entamer la découverte de ce génie qui aura ouvert de nouveaux horizons à la musique turque au XXe Siècle. La Sonate de Marcel Mihalovici tire hélas un peu à la ligne, prisonnières des idiomes du temps, alors que l’invention est le maître mot de la Seconde Punena qu’Alberto Ginastera composa pour les 70 ans de Paul Sacher à la suggestion de Mstislav Rostropovitch : le Carnaval final est surprenant. Les jeux d’échos et de formes de la Fantaisie Variations d’Ursula Mamlok, abstraction lyrique, intriguent, à l’image de ce disque audacieux qui révèle une violoncelliste de première force. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Crossroads – Crossroads where people meet. Crossroads at which composers were compelled to leave their personal, family, and linguistic homes. In the second half of the last century, these musicians experienced flight, expulsion, and exile, and fortunately found their “home” in their music and in their artistic environment. The works for violoncello recorded here describe a journey through various worlds, at the end of which one is probably certain to have arrived at home again – but enriched by insights into the interstices in which different musical cultures suddenly grow together – and possibly with a different feeling for the term “home.” During the past centuries, the violoncello as a solo instrument has increasingly been entrusted with virtuoso works of strong character. This instrument, like no other, can sing of the different emotional states, describe landscapes, lament hardships, and extend an invitation to dance. The works brought together on this CD bear witness to this.
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