Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Septuor pour clarinette, basson, cor, violon, alto, violoncelle et contrebasse en mi bémol majeur, op. 20

Conradin Kreutzer (1780-1849)
Grand Septuor pour clarinette, basson, cor, violon, alto, violoncelle et contrebasse en mi bémol majeur, op. 62

Sebastian Manz, clarinette
Theo Plath, basson
Felix Klieser, cor
Franziska Hölscher, violon
Haesue Lee, alto
Andrei Ionita, violoncelle
Dominik Wagner, contrebasse

Après avoir rodé en concert, en Allemagne et à l’étranger pendant plus de trois ans, leur interprétation du monumental Septuor op. 20 de Beethoven, les instrumentistes réunis sous la tutelle violonistique de Franziska Hölscher (1982-) décidèrent de l’enregistrer. Surgit alors la question d’apparier cette partition en six mouvements, d’une durée proche des quarante minutes et d’une opulente instrumentation, avec une œuvre de qualité comparable. Choix difficile, compte tenu de la rareté contemporaine des septuors, mais simultanément assez aisée du fait de l’existence qui s’est imposée des six mouvements du Septuor dans la même tonalité de Conradin Kreutzer (1780-1849) : une œuvre de 1822 qui laisse déjà entrevoir en filigrane l’art avec lequel ce dernier composait ses opéras : "Die Alpenhütte" ou "Libussa". Enregistrées à Munich en juillet 2024, ces deux partitions donnent naissance à un disque dont les qualités d’interprétation sont à la hauteur des défis d’équilibre instrumental posés par ces œuvres. Au fil des différents mouvements et de leurs humeurs variées, ces deux septuors pourraient donner aux instrumentistes l’envie de faire briller leur virtuosité au détriment de la structure d’ensemble des œuvres. Mais, au cours de plusieurs sessions d’enregistrement, Franziska Hölscher sut assurer la cohésion et tirer le meilleur des brillants musiciens qu’elle avait réunis, tous jeunes solistes reconnus de leurs instruments : le versatile Sebastian Manz à la clarinette, Theo Plath au basson, Felix Klieser au cor, Haesue Lee à l’alto, Andrei Ioni?a au violoncelle, dont on se rappelle le foudroyant succès au Concours Tchaikovski de 2015, et Dominik Wagner, dont les colonnes de Clic Mag ont déjà loué les qualités de musicalité et virtuosité mises au service de Beethoven, Bottesini ou Bruch. Bref une réussite complète d’interprétation qui confère à ces deux septuors une alacrité aussi séduisante qu’attachante. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

Written in 1799, at the same time as the First Symphony, it reflects Beethoven’s ambition to gain a foothold in his new Viennese environment. The Septet is an experimental work with six contrasting movements – weighty as a symphony but also influenced by the lighter, more entertaining character of the serenade. The seven musicians were able to try out the Beethoven septet repeatedly in the concert hall, but they could not draw on such experience when they recorded Kreutzer’s work for the same line-up. Unlike Beethoven, who clearly indicates his intentions, Kreutzer allows the musicians plenty of room to emerge as soloists. This provided much food for discussion. Although that soloistic trait is undoubtedly a wonderful gift for imaginative musicians, it still requires a high degree of initiative, improvisational skill, and coordination. Indeed, this score [also six movements; also written in E Flat Major; basicaly a similar concept like the Beethoven pieces] contains everything it needs in order to come to life; it’s just that not everything is notated. To do justice to Kreutzer's septet, to make it better known, and perhaps even to reclaim it permanently for concert repertoire, the seven musicians worked on their own version for a long time. They ultimately brought out its numerous qualities while providing insight into its hidden layers. Combined with Beethoven's masterpiece, the result is a sound document that uncovers a buried path of music history, once more proving that unknown works are definitely worth studying, rehearsing, and performing.