Antonio Cesti Natura et quatuor elementa dolentia ad Sepulchrum Christi Küppers

A l’âge de quatorze ans, Antonio Cesti (1623-1669) est ordonné moine franciscain. Il déroulera ensuite une carrière de chanteur (chantre à la chapelle Sixtine à Rome, 1659), compositeur d’opéras et de Cantates qui le conduiront abandonner sa vocation religieuse. Dès 1652, il est maître de chapelle à la cour de l’archiduc Ferdinand de Habsbourg à Innsbruck (1652). Parmi ses œuvres majeures, citons "L'Orontea", "Il Pomo d’Oro", "La Cléopatra" qui connaissent quelques versions discographiques. Ce "Natura et quatuor elementa dolentia ad sepulchrum Christi" est un oratorio de la Passion dans la grande tradition allégorique. La Terre pleure la mort du Christ. Il est composé sur un livret du poeta doctus Francesco Sbarra et convoque les protagonistes suivants, la Mère Nature, la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu. Chacun élément se répondant dans un dialogue assez fluide même si la rhétorique y est d’une grande sophistication. L’œuvre est exigeante et nécessiterait une mise en scène voire une mise en espace que le disque interdit. L’ensemble Polyharmonique et le Teatro del Mondo en donne une restitution plutôt laborieuse. Les numéros se succèdent sans surprise. Les chanteurs sont méritants mais aucun ne parvient à capter l’auditeur et le maigre continuo s’avère inexistant. L’ensemble semble bien monotone à la longue même si on suit minutieusement le livret inclus. (Jérôme Angouillant)

The number of pieces written for Holy Week is vast. But you will hardly encounter such a unique treatment of fundamental Christian faith as in the Rappresentazione sacra al Santissimo Sepolcro, which was composed at the Viennese imperial court in the mid-17th century. It is a staged presentation of the events at Christ's tomb that was either composed by His Majesty Leopold I himself (from 1660) or by one of his court conductors. This recording presents the Sepolcro of 1667, which was set to music by a top Italian star – the Franciscan Antonio Cesti (1623-1669). The new imperial maestro di capella creates a world where allegorical figures representing nature and its four elements mourn the sacred sacrifice. The waters drizzle down, the winds blow and the flames blaze – this master of opera cannot deny his true nature.