Alexandre Scriabine (1872-1915)
Symphonie n° 2 en do mineur, op. 29

Brussels Philharmonic
Jazushi Ono, direction

Créée en 1902 sous la baguette d’Anatoli Liadov, la deuxième symphonie de Scriabine est une grande page orchestrale, mieux équilibrée que la première et plus strictement symphonique que la troisième, ce « divin poème » qui ouvre la dernière période, mystique et théosophique du compositeur russe. C’est une partition ambitieuse et d’une grande richesse, construite avec originalité en cinq vastes mouvements. On y perçoit certes l’influence de Wagner mais le sens de la construction cyclique et la progression depuis la mélancolie initiale vers le lumineux triomphe du finale n’appartiennent bien qu’à Scriabine. On salue le travail de Kazushi Ono à la tête d’un orchestre philharmonique de Bruxelles en très grande forme pour restituer cette grande page dans sa splendeur post-romantique en déjouant l’écueil du pompiérisme qui peut grever la conclusion sous une baguette moins finement équilibrée et subtile. Seul bémol à ce très beau disque, son minutage très bref nous prive d’un complément comme le « poème de l’extase » par exemple aurait pu le constituer. Dommage… (Richard Wander)

Can a composer like Alexander Scriabin be associated with any tradition at all, given the uniqueness of his musical language? Initially focusing on piano compositions, Scriabin later expanded to larger orchestral works, crafting five symphonies between 1899 and 1910. A noticeable evolution in composition unfolds, as Scriabin transitions from a late Romantic style to a more modernistic approach, drawing inspiration from symbolist poetry and philosophical figures. Envisioning himself as a musical messiah aiming to change the world, his Second Symphony provides a glimpse of into this eccentric vision.