Vingt Lieder coulés de la plume d’un jeune homme. Modèle Hugo Wolf, pour la ligne complexe, les ambitus étranges, le piano comme un personnage. Même au bout de sa voix (nous somme en 2019), Steven Kimbrough saisit l’esprit de pure étrangeté d’Heiliger Himmel, Wolf oui, mais aussi le souvenir du ton si singulier des lieder de Busoni, que Berg révérait. Voilà deux sources qui mettent le futur compositeur de Wozzeck à l’abri de l’influence de Brahms qui encombrait tout auteur de Lieder à la fin du XIXe Siècle. L’album, bref, utile par son sujet même est hélas dépareillé par les chanteurs eux-mêmes : Steven Kimbrough , voix élimée, justesse difficile mais toujours aussi pénétrant d’expression, alors que Margaret Jackson est simplement insupportable de timbre, graves vibrés, aigus acides, fâchée avec la poésie. Dommage vraiment. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  L'édition des Lieder de jeunesse d'Alban Berg est intervenue tardivement (de 1985 à 2015). Ceux qui figurent sur cet enregistrement appartiennent à la parution la plus récente. Ils ont été composés au cours de la période de formation auprès de Schoenberg (à partir de 1904), alors que le jeune homme met en place les premiers éléments d'un langage harmonique et rythmique au sein duquel se mêlent recours à des procédés bien installés et percées inventives. Des emprunts aux registres populaires et des traits d'humour s'y font entendre en connivence avec l'esprit des textes des poèmes retenus. Le climat est celui du romantisme finissant. On peut se laisser séduire tant le timbre chaleureux et généreux et l'élocution parfaite du baryton, Steven Kimbrough, y invite tout comme le chant engagé de la soprane Margaret Jackson tous deux portés par le piano éloquent, suggestif, de Mary K. Jackson. Découvrir les étapes de la genèse d'une œuvre procure également la satisfaction d'approcher le mystère de la création musicale. (Alain Letrun)  Alban Berg was already writing songs of significance early in his career. These are substantial works, and they clearly show what is to come. Berg already had studies with Schoenberg, which had a major influence on his development as a composer.
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