 Avec les cinq œuvres de Mátyás Seiber, nous sommes, à n’en point douter, en terre magyare. Le compositeur étudia au Conservatoire de Budapest où il eut pour condisciple et ami, dans la classe de Kodaly, le futur chef d’orchestre Antal Dorati. Ce dernier fut l’arrangeur de la Sinfonietta, qui est l’orchestration du Premier Quatuor à cordes de Seiber. L’œuvre “danse” dans l’univers de Bartok et se teinte de quelques rudesses rythmiques dignes de Chostakovitch. C’est une écriture typiquement néoclassique, utilisant le matériau du folklore hongrois. Plus “baroque” encore, la suite Besardo tire son nom du compositeur français Jean-Baptiste Bésard (1567-1625) dont Seiber emprunte non seulement les titres (gaillarde, branle, madrigal, etc.) mais aussi la distinction du langage dans ces airs de cour. L’œuvre tient du pastiche aimable sans l’agressivité d’un Stravinski. C’est avant tout le souvenir de la mélodie et des sonorités du luth qui prime. Cette pièce composée en 1942 fut suivie, deux ans plus tard, par la Fantaisie concertante. Seiber vivait alors en Angleterre. La partition est d’une tout autre envergue. Elle emploie à certains moments, l’écriture dodécaphonique et annonce les œuvres du jeune Ligeti. Cette fantaisie possède un charme certain, puisant son harmonie dans la Seconde Ecole de Vienne et un chromatisme aux teintes hongroises que l’on retrouve dans les partitions du Bartok d’avant-guerre. Datée de 1960, la Sonate pour violon et piano est d’un langage plus lapidaire, associant une énergie rhapsodique à une volonté de décomposition rythmique et harmonique. De belles découvertes. (Jean Dandrésy)  The friendship between Mátyás Seiber and Antal Doráti dates back to their youth, when they were the two youngest students in Zoltán Kodály's composition class in Budapest in the 1920s. Doráti was a year younger than Seiber and held him in high esteem from the beginning. ??n his memoir ??gy láttuk Kodályt ['This is How We Saw Kodály'] he writes the following: "The two 'best' were Mátyás Seiber and Lajos Bárdos. Matyi [Mátyás] wrote a great string quartet at that time, which has been preserved. One of our tasks was to write variations on a Handel theme. To one of Seiber's slow variations, Mr. Kodály said, 'That's beautiful.' ??n our eyes - at least in my eyes - that was the canonization of Matyi.
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