Ermanno Wolf-Ferrari (1876-1948)
Die neugierigen Frauen, opera en 3 actes d'après Carlo Goldoni

Jürgen Linn
Agnete Rasmussen
Peter Schöne
Kay Stiefermann
Kathrin Göring
Orchestre de la radio de Munich
Ulf Schirmer, direction

Dernier retour de flamme (avant le Chevalier à la Rose) pour l’opéra bouffe du XVIIIème. Le livret est tiré d’une pièce de Goldoni : une bande de copains fondent un club exclusivement masculin. Dans quel but ? Leurs femmes, curieuses (d’où le titre) déploieront des trésors d’ingéniosité pour le découvrir. On retrouve, agréable surprise, Ulf Schirmer au pupitre, mais Die neugierigen Frauen est-il si éloigné de l’opérette viennoise ou des Richard Strauss légers qui sont l’ordinaire du chef allemand ? Il détaille en tous cas avec gourmandise une orchestration particulièrement théâtrale. Les personnages, venus de la Commedia dell’arte réclament des timbres bien caractérisés, et la distribution réunie ici est à la hauteur de l’enjeu. Mais ce sont les dialogues et les ensembles qui comptent. Pas de morceaux de bravoure, et on le regretterait presque en attendant Andreas Weller en Florindo, ce métal, ce mordant, ce sens du phrasé ! Wolf-Ferrari ne connut jamais le succès en dehors du registre buffo. Mais cet opéra s’écoute avec un tel plaisir qu’on en redemande, et du même tonneau. Espérons donc de CPO de nouvelles livraisons, et au même degré d’accomplissement. (Olivier Gutierrez)

Le donne curiose (Die neugierigen Frauen, The Curious Women), premiered in Munich in 1903, numbered among the greatest and earliest successes of the German-Italian composer Ermanno Wolf-Ferrari. No Wagnerian pathos and no turn-of-the-century bombast here: Wolf-Ferrari created this merry work based on a comedy by Carlo Goldoni in the spirit of a newly discovered rococo. The story of the inquisitive wives who behind the mysterious behavior of their husbands discover nothing but male culinary gluttony is a relatively simple subject in which the typical figures of the Italian comedy make their appearance: Pantalone, Arlecchino, and Colombina as relicts from the commedia dell’arte along with the comical but much more individual characters Ottavio, Beatrice, Lelio, and Eleonora and the young romantic couple Rosaura and Florindo. Wolf-Ferrari clearly characterizes this constellation of persons with recourse to various musical spheres, a comic and buffoonish one and a lyrical and romantic one. His Le donne curiose formed the basis of his world renown as a composer whose dramatic talent was always overshadowed by the subtle humor of his buffo operas. Ulf Schirmer once again presents a convincing case on behalf of this German-Italian composer.