Witold Maliszewski (1873-1939)
Symphonie n° 1 en sol mineur, op. 8
Symphonie n° 2 en la majeur, op. 12
symphonie n° 3 en do mineur, op. 14
Symphonie n° 4 en ré majeur, op. 21 "To the Newborn and Recovered Homeland"
Ouverture joyeuse, op. 11
Scherzo et Ouverture en l'honneur de Schubert
Conte de Fée, op. 30
Légende, op. 31

Jozef Elsner Opole Philharmonic Orchestra
Przemyslaw Neumann, direction

Né en Ukraine mais d’origine polonaise, Witold Maliszewski fit ses études à Saint Petersbourg auprès de Rimsky et Glazounov. C’est à ce lui qu’il dédia son « ouverture joyeuse », partition de fin d’études, lui aussi dont le lyrisme généreux influence les trois premières symphonies, écrites de 1902 à 1907. La progression est constante de l’une à l’autre et la troisième atteint une véritable grandeur qui s’appuie sur une forme très élaborée. Sensiblement plus tardive, la quatrième dédiée à « la patrie renée et retrouvée » en 1923 s’égare davantage dans un style composite où l’orchestration chargée entoure une thématique curieusement imprégnée de la symphonie du nouveau monde. Maliszewski avait alors quitté la Russie après la révolution d’octobre pour rejoindre son pays d’origine où il devait à son tour former de nombreux jeunes compositeurs comme Lutoslawski. A ce langage qui use et abuse des percussions s’apparente le très peu schubertien diptyque « scherzo et ouverture » composé en 1928 pour le célèbre concours de la « Gramophone company » ; il ne suffit pas de mélanger les thèmes de l’inachevée et de la grande pour prétendre offrir un final à l’inachevée… Deux poèmes symphoniques tardifs (1930) ne convainquent pas davantage. L’orchestre d’Opole se donne avec un bruyant enthousiasme à cette résurrection d’un corpus qui vaut surtout à mon sens pour les trois premières symphonies, véritablement dignes de Glazounov, maître de Maliszewski. Une découverte intéressante. (Richard Wander)

Le compositeur polonais Witold Maliszewski (1873-1939) n'est plus un inconnu pour le mélomane français depuis que le label Acte Préalable a copieusement édité sa musique de chambre. Le label Dux publie à son tour l’œuvre symphonique en trois disques comprenant les symphonies et quelques pages orchestrales. De quoi découvrir un compositeur méconnu, élève de Rimski-Korsakov et de Glazounov, au conservatoire de Saint Saint-Pétersbourg. Maliszewski a retenu de ses maîtres et de son métier de chef d'orchestre un art de l'orchestration qui respose essentiellement sur les échanges entre pupitres. Une certaine massivité générale (Beethovénienne ?), une polyphonie rugueuse et des formes académiques souvent sur-développées donnent à ce corpus de symphonies une densité intimidante. La Première Symphonie op. 8 composée en 1902 doit beaucoup à Tchaïkovski mais contrairement à la veine volontiers mélodique et sentimentale de ce dernier, les thèmes souvent juxtaposés se refusent à leur simple beauté mélodique pour servir de prétexte à moult variations et développements. On n'y trouve pas non plus le raffinement orchestral de Rimski ni l'allant d'un Glazounov. L'ensemble des symphonies, d'une écriture toujours soignée, souffre surtout d'un manque d'originalité. The Joyful Overture, les deux Poèmes Symphoniques Bajka et Legenda et surtout le Scherzo et Ouverture composé en 1928 en hommage à Schubert constituent un versant plus chatoyant de l’œuvre symphonique du compositeur. Lumineuse réalisation de l'Opole Philarmonic Orchestra. A découvrir ! (Jérôme Angouillant)