Werner Egk (1901-83)
Die Irische Legende (Légende irlandaise), opéra en 5 tableaux

Inge Borkh, soprano (Cathleen)
Kurt Böhme, basse (Aleel)
Walter Berry, baryton-basse (Le tigre)
Laszlo Szemere, ténor (Le vautour)
Chloe Owen, soprano (Premier hibou)
Lilian Benningsen, mezzo-soprano (Deuxième hibou)
Max Lorenz, ténor (Premier marchand)
Oskar Czerwenka, basse (Deuxième marchand)
Waldemar Kmentt, ténor (Premier berger)
Theo Baylé, baryton (Deuxième berger)
Gottlob Frick, basse (apparition du Faust Maudit)
Margarete Klose, mezzo-soprano (Oona)
Franz Bierbach, basse (Le directeur)
Maria Litto, danseuse de ballet (Le serpent)
Wiener Philharmoniker
Chor der Wiener Staatsoper
George Szell, direction

L’édition 1955 du festival de Salzbourg fut historique. Charles Munch, Eugène Ormandy, Karl Böhm, Rafaël Kubelik, Hans Knappertsbusch, George Szell y ont dirigé, entre autres, "Ariane à Naxos" de Strauss, "L’enlèvement au sérail" et "La flûte enchantée" de Mozart, "Palestrina" de Pfitzner et, le 7 août 1955, en première mondiale, cette "Légende irlandaise" de Werner Egk qui doit tant à Wilhem Furtwängler, disparu l’année précédente, l’ardent promoteur de l’œuvre. Capté en direct et diffusé sur les ondes mondiales, ce cinquième opéra de l’élève de Carl Orff souleva le public d’enthousiasme. La partition d’esprit straussien fait mouche par son accessibilité immédiate, sa force rythmique, ses contrastes surprenants, ses couleurs orchestrales riches et subtiles et une distribution comptant les plus belles voix allemandes de l’époque. La légende conte les ravages d’une famine en Irlande. Deux messagers du diable déguisés en marchands promettent de la nourriture aux affamés s'ils vendent leur âme. Beaucoup cèdent à la tentation et finissent en enfer. Pour sauver les pauvres de la damnation, la noble Kathleen offre son âme aux messagers diaboliques dans un geste sacrificiel qui lui vaudra la rédemption. Un Orfeo d’Or remarquable ! (Gérard Martin)