Mieczyslaw Weinberg (1919-1996)
Symphonie de chambre n° 4, op. 153 (version pour clarinette, quintette à cordes et triangle)

Alexandre Tansman (1897-1986)
Musique pour clarinette en si bémol et quatuor à cordes

Dariusz Przybylski (1984-)
Eine kleine Morgenmusik

Piotr Lato, clarinette
Messages Quartet

Malgorzata Wasiucionek-Potera, violon
Oriana Masternak, violon
Maria Shetty, alto
Beata Urbanek-Kalinowska, violoncelle

Sur le piano d’Alexandre Tansman, une partition était « en cours », à la dérobée j’y jetais un œil, cinq portées, un quintette ? Je ne le sus que plus tard, c’était l’amorce de la Musique pour clarinette et quatuor à cordes que Piotr Lato et ses amis placent au centre de leur album, bref triptyque où le compositeur s’amuse – le Scherzo commence comme une musique de chat avant que les pizzicato des cordes n’esquissent un fox-trot dont la clarinette s’échappera pour une cadence ornée. L’œuvre est merveilleuse, jusque dans ce bref Notturno final, apaisé dans son rêve.Quel contraste avec l’œuvre au noir qui ouvre le disque, la réduction de la 4e Symphonie de chambre réalisée par Weinberg en 1992, prodigieuse par sa noirceur plus profonde encore : écoutez l’Allegro molto ; jamais Weinberg ne fut explicitement plus proche de Chostakovitch. La "Petite musique de matin" qui referme l’album, précis poétique entre sons et notes, commence vraiment dans les étoffes troubles des songes avant une seconde partie si différente, danse que les caprices que la clarinette pimente ; on se croirait dans les Tatras chers à Szymanowski. La maitrise de l’écriture donne envie d’entrer plus avant dans l’univers de Dariusz Przybyski. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)