Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
"Qual mi conturba i sensi-Fuor del mar", extrait de "Idomeneo"
Extraits de "Cosi fan tutte"

Christoph Willibald Gluck (1714-1787)
"Nur einen Wunsch", extrait de "Iphigenie auf Tauris"

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
"Jetzt Schätzen", extrait de "Fidelio"

Gioacchino Rossini (1792-1868)
"Holdes, geliebtes Zeichen", extrait de "La Cenerentola"

Charles Gounod (1818-1893)
Extraits de "Faust"

Jacques Offenbach (1819-1880)
Extraits de "Les Contes d'Hoffmann"

Bedrich Smetana (1824-1884)
"Wart' nur, wart'", extrait de La Fiancée vendue"

Leos Janácek (1854-1928)
"Siehst du, Laca", extrait de "Jenufa"

Igor Stravinski (1882-1971)
"Mach doch dein Lied, o London, neu!", extrait de "The Rake's Progress"

Richard Strauss (1864-1949)
"Mein Herr Haushoffmeister", extrait de "Ariadne auf Naxos"
"Di rigori armato il seno", extrait de "Der Rosenkavalier"

Waldemar Kmentt, ténor
Walter Berry, baryton
Kurt Equiluz, ténor
Hilde Gueden, soprano
Sena Jurinac, soprano
Wilma Lipp, soprano
Irmgard Seefried, soprano
Anja Silja, soprano
Hermann Uhde, baryton
Chor und Orchester der Wiener Staatsoper
Leonard Bernstein, direction
Karl Böhm, direction
Alberto Erede, direction
Josef Krips, direction
Jaroslav Krombholc, direction
Georges Prêtre, direction
Horst Stein, direction

Si l’on avait fait dans les Alpes confiance au disque officiel, si artistement menteur, Waldemar Kmentt n’existerait pas. Un Voyage dans les Alpes autrichiennes de Krenek tardif, et quasi basta. Mais il pouvait tout chanter, son irrésistible Fuor del mar que Jaroslav Krombholc lui dirige médusé, le proclame d’emblée. Voix de grand caractère, la beauté pure du timbre qui lui était possible –écoutez son Ferrando malgré l’allemand, Böhm dirige, et comment ! - lui indifférant au fond. Ce qu’il voulait ce n’était pas la voix, qu’on lui avait donnée, mais les personnages ! Chanteur de théâtre absolument, et prodigieux partenaire comme le montrent toujours les extraits d’un Cosi fan tutte qu’on voudrait entendre entier, Berry et Gueden y sont tout aussi incroyables. De ce temps béni où la troupe Mozart née après guerre existait encore dans de nouveaux et d’anciens gosiers réunis grâce à Karl Böhm, les anciens enseignant les nouveaux, Kmentt fit son miel d’interprète et prit le temps de parfaire une technique impeccable. Avec cela un sens du style exact qui transporte son Pylade : ce que le style noble signifie est ici autant que chez Simoneau. L’album est prodigieux qui le montre toujours en scène assurant, que ce soit Ramiro ou Faust (Georges Prêtre ne tarissait pas d’éloges), et pour Krips, face à la Giulietta d’Anja Silja, un Hoffman sidérant de folie amoureuse. Son Laca face à la Jenufa de Sena Jurinac est historique, et à sa façon le Tom de la création viennoise (auf Deutsch !) du Rake’s Progress. A la fin de cet album précieux les deux voix, et quasi les deux artistes, paraissent. En 1968 pour le Rosenkavalier de Bernstein, son chanteur italien avec charge est impayable (hélas pour l’enregistrement on lui substituera Domingo). En 1996 le voici en Haushofmeister, parlando tranchant, cette morgue des mots, quel acteur ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)