Giuseppe Verdi (1813-1901)
Messa da Requiem

Anna Tomowa-Sintow, soprano
Agnes Baltsa, mezzo-soprano
José Careras, ténor
José Van Dam, basse-baryton
Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
Sofia National Opera Chorus
Walter Hagen-Groll, direction
Wiener Philharmoniker
Herbert von Karajan, direction

Dans ce Requiem verdien de 1984, bien connu des mélomanes, nous retrouvons le dernier Karajan. La dérive esthétisante des années 70, les poses, l’obsession de la beauté sonore à en oublier l’esprit et le caractère des œuvres, tout cela est bien fini. Yeux grand ouverts, gestuelle sobre (sans baguette), le maestro autrichien va à l’essentiel et (se) pose les questions ultimes. Les retours successifs du "Dies Irae" sont assumés avec une force croissante par des Wiener Philharmoniker qui répondent avec une discipline impressionnante à la moindre indication du chef, mais l’essentiel se trouve dans les passages les plus méditatifs, où son approche chambriste nous vaut un Hostias en apesanteur, un Lacrymosa qui n’a jamais aussi bien porté son nom : est-ce une larme que nous voyons poindre dans les yeux d’un Karajan comme transcendé par ses solistes ? Un Carreras qui laisse entendre ce qu’aurait été sa suprématie sur le monde lyrique si la maladie n’en avait décidé autrement, un Van Dam dont la plénitude du timbre n’a d’égale que le velours du legato, une Baltsa au mieux de ses fragiles moyens, et surtout une Tomowa-Sintow qui phrase un "Libera me" d’une pureté instrumentale. La plus-value visuelle et sonore du Blu-Ray magnifient ce témoignage essentiel. (Olivier Gutierrez)

The history of Verdi’s Messa da Requiem’s interpretation is inextricably bound up with the name of Herbert von Karajan. He conducted the work on countless occasions and in this legendary concert he performed it with some of the greatest singers of that time: Anna Tomowa-Sintow, Agnès Baltsa, José Carreras, and José van Dam. Verdi wrote his Messa da Requiem in 1873/74, between Aida and Otello, for Alessandro Manzoni, a poet whom he much admired. Verdi’s Mass for the Dead is not intended for liturgical use but for the concert hall. In addition to its profound spirituality, this masterpiece brings together the finest qualities from Verdi’s operas: endless melodic lines and captivating musico-dramatic effects.