Ralph Vaughan Williams (1872-1958)
Four Hymns
The house of Life
Extraits de "Folks songs from the Eastern Counties"
The Brewer, extrait de "Six English folk songs"
On Wenlock Edge

Nicky Spence, ténor
Julius Drake, piano
Timothy Ridout, alto
Piatti Quartet

En 1914, alors que la Grande Guerre s’apprête à dévaster l’Europe, Ralph Vaughan Williams met en musique "Trois poèmes d’Aèdes" du XVIIe siècle anglais, puis leur adjoint le prégnant "Evening Hymn" déduit par Robert Bridge d’un antique poème grec, cycle aussi bref que majeur dans le catalogue des mélodies du compositeur de Job. Nicky Spence, dont le ténor plein de caractère nous offre disque après disque des albums inspirés, le choisi pour amorce de son voyage, et en grave la version originale où l’alto s’ajoute au piano. Merveille qui demande une éloquence, une intensité, que le ténor saura transformer en miel tout au long du prodigieux précis de poésie qu’est "The House of Life". Il faut entendre sur quel partenaire subtil il appuie son chant diseur : le piano de Julius Drake est lui aussi un acteur du cycle. "Silent noon", la plus courue des mélodies de Vaughan Williams, est simplement miraculeuse ici, seul Philip Langridge a pu en approcher au même degré la sombre poésie. La couleur assez française, et même quasi ravélienne – Vaughan Williams fut l’un des rares compositeurs à recevoir les conseils de l’auteur du Boléro – de "On Wenlock Edge" est magnifiée par le jeu évocateur du Patty Quartet, Julius Drake faisant de son piano l’autre acteur de ce cycle troublant où le chant sensible de Nicky Spence évoque encore une fois, par la voix longue, la plénitude harmonique, l’ardeur de la diction, celui de Philip Langridge. Les "Three Folksongs", placés au centre du disque, font, dans tant de densité, une parenthèse solaire. Magnifique album, indispensable à qui s’intéresse à la terra incognita (de ce côté-ci de la Manche) que demeure la mélodie anglaise. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)