Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour piano n° 1 en do majeur, op. 15
Concerto pour piano n° 2 en si bémol majeur, op. 19
Concerto pour piano n° 3 en do mineur, op. 37
Concerto pour piano n° 4 en sol majeur, op. 58
Concerto pour piano n° 5 en mi bémol majeur, op. 73
Fantaisie pour piano, choeur et orchestre en do mineur, op. 80

Rudolf Serkin, piano
Bavarian Radio Choir
Bavarian Radio Symphony Orchestra
Rafael Kubelik, direction

Les grands maîtres remettent inlassablement les grandes œuvres du répertoire sur le métier : Kempf, Backhaus, Gilels, Brendel, pour n’en citer que quelques-uns, ont enregistré à plusieurs reprises l’intégrale des concertos pour piano de Beethoven, parfois en live pour mieux capturer le sens de l’urgence de l’instant qui caractérise l’art concertant de Beethoven. Aujourd’hui Orfeo nous offre la possibilité de retrouver la troisième intégrale de cette série que Rudolf Serkin, alors âgé de 75 ans, réalisa en public lors des mois d’octobre et novembre 1977 avec l’Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise sous la direction de Rafael Kubelik lui-même sexagénaire. Et c’est un bonheur d’entendre comment ces deux grands interprètes insufflaient à ces œuvres une jeunesse et un sentiment de fraîcheur entièrement fascinants. Comme si eux-mêmes re-découvraient d’un jour nouveau ces œuvres depuis longtemps inscrites à leurs répertoires. Le Concerto op. 15 piaffe et claque d’impatience ; l’op. 19 mêle dans son Rondo final le chant d’un coucou épisodique et lointain à une robustesse agreste ; l’op. 37 adorne la majesté de ses deux premiers mouvements d’un brillant final all’ungarese ; l’op. 58, après avoir obtenu d’Orphée qu’il apaise les Furies, se conclut sur un Rondo vivace très rythmé ; l’op. 73, avec toute la majesté de son début, développe une série de contrastes entre le soliste et l’orchestre qui culminent dans l’Allegro ma non troppo terminal entamé attaca. La Fantaisie pour piano, chœur et orchestre op. 80 donne enfin à entendre comme une symbiose de la musique instrumentale pour piano, de la musique de chambre et d’une vigoureuse musique symphonique. Servis par une excellente prise de son intelligemment re-mastérisée, les interprètes font montre dans ces pages d’une écoute mutuelle particulièrement saisissante qui enrichit sensiblement le contenu bien connu de ces concertos. Une grande et mémorable réussite. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

Réédition très bienvenue d’un coffret déjà paru en 2005, reflet d’une extraordinaire intégrale des concertos pour piano et de la spectaculaire Fantaisie chorale de Beethoven donnée à la Herkulessaal de Munich. Le pianiste américain, d’origine autrichienne, Rudolf Serkin, 74 ans, au sommet d’un art où il a peu de concurrents, livre son testament beethovenien, avec un partenaire, Rafael Kubelik et son orchestre de la Radio bavaroise, on ne peut plus idiomatiques dans ce répertoire. Soliste et chef se répondent, « concertent » dans un même élan, relançant le discours dans une admirable complicité. Serkin avait déjà gravé pour CBS, dans les années 60, une intégrale partagée entre Bernstein et Ormandy. Ici la ferveur, l’engagement, l’incandescence du « direct » sont irremplaçables. Prise de son superlative. Sans doute l’intégrale « live » des concertos de Beethoven la plus excitante de toute la discographie. (Jean-Pierre Rousseau)

These Bavarian Radio recordings, first released in 2005, constitute Rudolf Serkin’s third and final edition of the Complete Beethoven Piano Concertos, and were the only performances to be recorded in the concert hall, not in the studio. As such, they fittingly complete both his discography and his artistic legacy as one of the 20th century’s indisputably great pianists. This jewel case presentation, complete with booklet notes in German and English, is a re-release of the original 3-CD box set that went out of stock following healthy sales.