Valentin Silvestrov (1937-)
"The Messenger"
Sonate pour violon et piano "Post Scriptum"
Trois Pièces
Sonate pour piano n° 2
"Hommage à J.S.B", pour violon et piano
"Epitaphium"
Cinq Pièces

Daniel Rowland, violon
Borys Fedorov, piano
Maja Bogdanovic, violoncelle

Cet album est un beau portrait de la musique de chambre et pour piano du compositeur ukrainien. Il réunit des pièces de 1975 à 2005. L’écriture du musicien évolue de manière radicale, du dodécaphonisme des années soixante au minimalisme du présent. Œuvre centrale dans le catalogue de Silvestrov, la deuxième des trois Sonates pour piano est dédiée au pianiste Alexei Lubimov qui la créa à Kiev, en 1976. A partir de cette date, Silvestrov joue sur les résonances, les harmoniques, créant un étonnant paysage sonore, multipliant les collages d’œuvres allant du baroque au romantisme. Sa Sonate pour violon et piano "Post Scriptum" décompose et recompose sans cesse un matériau rendant hommage à Mozart. Tout en finesse, avec une extrême précision dans les attaques et la tenue d’une sonorité veloutée, les "Trois Pièces" (2005) évoquent le dernier romantisme ou plus exactement ses ombres. L’hommage à J.S.B amène l’auditeur dans une forme de contemplation. Ses oreilles compensent ce qui n’a pas été joué, et on se prend à imaginer le chef-d’œuvre qui nait sous le lyrisme de l’archet du violon. Dans le prolongement du "Requiem pour Larissa", l’épouse du compositeur, "Epitaphium" est une musique funèbre profondément narrative grâce à l’imbrication des deux voix, le violoncelle et le piano. D’une nature moins dramatique et plus contemplatives, les "Cinq pièces" (2004) pour violon et piano évoquent quelques moments musicaux volés dans les salons de Kiev ou d’Odessa. Effluves d’un temps révolu que les interprètes traduisent avec autant de pudeur que de chaleur. (Jean Dandrésy)

Alfred Schnittke and Arvo Pärt have both called the Ukrainian Valentyn Silvestrov "one of the greatest composers of our time”. He is also one of its true originals; though a leading figure in the former Soviet Union’s avant-garde in the 1960s, he subsequently came to realise that "the most important lesson of the avant-garde was to be free of all preconceived ideas – particularly those of the avant-garde. Over time, Silvestrov’s compositional practice evolved into what he would come to call his “metaphorical style” or “meta-music”. The composer wishes his works to be seen as “codas” to musical history: “I do not write new music. My music is a response to and an echo of what already exists.” "Music is still song, even if one cannot literally sing it: it is not a philosophy, not a world-view. It is, above all, a chant, a song the world sings about itself, it is the musical testimony to life" (Valentin Silvestrov). "I do not know of another composer who writes with this degree of intimacy - his timeless melodies, often barely a whisper, are consoling, haunting, full of nostalgia and mystery" (Daniel Rowland). "To escape from the oppressive bustle, to immerse yourself in the magical world of silence, like a highly sensitive antenna picking up the subtlest vibrations of the universe, which immediately resonate in the soul, giving renewal and enlightenment. Such unique possibilities are opened up in music by Valentyn Silvestrov, a great artist and a great humanist! Playing his music requires a special filigree and jewel-like precision, as well as spirituality and freedom" (Borys Fedorov).