 Le nom de Théodore Dubois évoque pour les mélomanes l'orgue (Sainte Clotilde et la Madeleine où il fut titulaire), le voisinage de Franck et Saint-Saëns, un Oratorio « Les sept Paroles du Christ (1867) » qui connut un succès mérité, et quelques pages de musique de chambre. Mais point de piano seul parmi les disques consacrés à ce compositeur et publiés au compte-goutte. Tout organiste qu'il soit, Dubois composa pourtant dès 1905 pour l'instrument. Sa formation avec Marmontel et Ambroise Thomas (un prix de Rome en 1921), son activité de pédagogue (il rédige un Traité d'harmonie et de contrepoint) puis de directeur de conservatoire, le prédisposent naturellement à composer selon un style traditionnel voire conservateur. Hostile aux idées nouvelles, il refusera d'ailleurs l'accession de Ravel au Prix de Rome. Une sonate, plusieurs cycles et quelques pièces de genre figurent au programme de ces trois CD publié par le label L'Acte Préalable. L'imposante Sonate en le mineur prend beaucoup chez Liszt. Elle déploie une forme en arche, un contrepoint et des motifs et mélodies solides mais assez convenus. Dans les pièces de genre, Dubois ne se détache jamais de la mélodie variée et ornementée même si l'écriture se pare souvent de virtuosité et parfois de fantaisie. En témoignent les cycles où l'inspiration y est volontiers pittoresque. Les deux cycles de poèmes sont inspirés par la Nature. Les Poèmes Sylvestres en donnent une description champêtre et fouillée (Les myrtilles, le banc de mousse, l'allée solitaire) tandis que les Poèmes Virgiliens offrent une illustration visionnaire des Bucoliques. Les Heures commente de manière facétieuse les humeurs d'une journée de midi à minuit (triste, héroïque ou rêvée). Quant aux douze Études de concert, elles sont virtuoses et péremptoires et rappellent fugacement les pièces similaires de Saint- Saëns. Interprétation investie et soignée du pianiste Artur Cimirro qui rend ainsi un vibrant hommage à Théodore Dubois en nous invitant à le redécouvrir. (Jérôme Angouillant)  Théodore Dubois. Remembered for his organ music, Dubois seems completely unknown to the repertoire of pianists today, yet his music is romantic and reflects a very deep understanding of piano technique (which clearly shows he was not just an organist composing music for the piano). His first interest in music arose from hearing the organ at the Cathedral of Reims when only 7 years old, soon after that he used to walk 13 kilometers twice a week in order to have lessons with the nearest organ teacher. In 1854, Dubois was accepted in the classes of Marmontel, and obtained his first organist position at the church ‘des Invalides’. Three years later, César Franck helped him to be appointed as ‘accompagnement’ organist at Sainte Clotilde church, Paris. His cantata Atala won first prize at the Prix de Rome in 1861. In 1863 César Franck offered his post of ‘titulaire de l’orgue de Sainte Clotilde’ to Dubois, clearly seeing the composer as his successor. After 1905, Dubois basically dedicated himself to composing and died on 11th June 1924...

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