 Bouclant son Opus 72, Tchaikovski songeait-il à dire adieux à son piano ? Pas plus à son orchestre avec "Casse-Noisette" qui avait précédé le recueil : des liens indestructibles se tissent entre le ballet et la suite de vignettes, on danse beaucoup au long de ses dix-huit pièces qui forment un irrésistible grand carnaval avec en numéro 9 "Un poco di Schumann". Le cycle est une absolue merveille qui se suspend soudain pour un Chant élégiaque beau comme un Nocturne de Chopin avec une pointe de Liszt dans sa seconde partie, Tchaikovski le faisant suivre justement par une Mazurka titrée "Un poco di Chopin". La boucle est bouclée, ces "souvenirs" font de ce cycle un tendre chef-d’œuvre que les russes et les ukrainiens, ont sur la console de leurs pianos, toujours à portée de main, sachant quel livre de trésors y dort. Evgenia Rubinova, dont j’avais tant gouté l’album Prokofiev, emporte le cycle dans son piano agile et diseur, raffinant le grand orchestre que Tchaikovski y a dissimulé avec art. Tout chante, tout danse, les polyphonies élégantes, le perlé et l’ampleur, tout y est, au point que je me demande s’il ne faut pas commencer à apprivoiser le piano de Tchaikovski plutôt ici, et par ce disque, qu’avec "Les Saisons", ce qui ne m’empêche pas d’espérer qu’Evgenia Rubinova leur rendra bientôt visite. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Peter Tchaikovsky's Testament: These are the 18 Pieces, Op. 72, which the great Russian composer crafted for the piano just a year before his death – and they transcend any sense of idealism or otherworldliness. They are vibrant, soulful musical character portraits, brought to life anew on a new GENUIN album and under the magical fingers of the internationally acclaimed pianist Evgenia Rubinova. This final, comprehensive piano opus by Tchaikovsky comprises a treasury of miniature masterpieces, unfairly overshadowed by the global fame of works like the "Pathétique" and the "Nutcracker", both of which emerged during the same period: from nostalgic reveries to homages to great colleagues and even to outright miniature ballets!
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