 Il est de ces coins du jardin musical français entre deux guerres où frémissent les fleurs sans canons les plus rarement délicates. C'est d'ordinaire l'endroit le plus retiré, près d'un cabanon sentant bon le cassis-fleurs (entre jardin mayennais de notre grand-mère et soudain ce buisson au carrefour boulevardier des arrières du musée de Cluny), que modulent avec mille poses pastellisées ombre et soleil, et le plus ravissant pour les initiés (les béotiens trouvant tout cela d'une portée paysagiste un peu courte). On s'y fraie le chemin de son quant-à-soi entre le surgras quincaillier wagnérien et la décoction frelatée de... hips, si j'avais su, j'aurais pas repris de leur ''impressionnisme''. Le groupe des Six sonna donc le retour à plus de simplicité, au risque du surclassicisme. Il en va ainsi de Germaine Tailleferre dont le livret nous apprend ici, nous l'ignorions, qu'elle se nommait authentiquement Taillefesse ! A noter sa Romance qui eût évoqué Fauré si elle avait osé moduler plus audacieusement. Quant à Auric, il sut associer à sa formation un peu corsetée tendance ''schola cantorum'' (il fut condisciple de d'Indy et Roussel) une verve ou malice frôlant quelque sacripanterie jamais canaille (on n'est pas dans Satie). L'inspiration de ses Pastorales tente parfois un ton au-dessus. Enfin, Durey, comme par hasard soutenu par le toujours impeccable écouteur Ravel, et qui n'adopta que brièvement cet esprit de groupe qui lui allait si mal, est le plus personnel, le plus secret. Musique écrasée de tristesse voire morbidité, prise dans son propre lent tourbillon noir, et qui sombra dans un regrettable oubli. A redécouvrir, son opus 26 absolument envoûtant. Bravo pour finir à la si sensible pianiste, d'origine bulgare, établie maintenant à Salzburg. Mais pourquoi pareil silence inexploité d'encore vingt-cinq minutes sur ce disque ? (Gilles-Daniel Percet)  Pianist Biliana Tzinlikova continues her exploration of lesser known repertoire, further progressing through French music history. Louis Durey, Georges Auric and Germaine Tailleferre were members of the “Groupe des Six”, a club of six French composers in the early 20th century. While the three others enjoy fame to this day, some of the music on this recording deserves more attention than it has had in the past – a fact that Tzinlikova proves with this compilation of highly enjoyable piano music, some of which in premiere recordings.
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