 Beaucoup a déjà été dit quant à ces cantates de la Passion et leur opportune publication par CPO. On a pu à juste titre souligner leur qualité d’écriture et d’exécution, et, moyennant quelques réserves, un réel sens des nuances dans l’un et l’autre contextes. Cette quatrième livraison propose une œuvre mettant en scène Jésus devant ses juges, composée pour le 4ème dimanche de l’Avent (Freudensonntag) 1741. Le caractère austère en est efficacement adouci par l’exquise délicatesse de magnifiques arias qui ne sont pas sans rappeler Haendel ou évoquer Venise, peut-être par l’intermédiaire de Schelle, maître de Graupner et lui-même disciple de Schütz. La seconde partie du cd ne viendra pas contredire ce côté suave, à connotation piétiste, présentant des chorals extraits d’autres cantates, même si l’on peut imaginer que cela nous prive d’autres belles arias. Par l’inventivité même du compositeur, brodant sur des mélodies connues, la palette raffinée de couleurs instrumentales, l’expressivité des chœurs ou de solistes comme Viola Blache ou Franz Vitzhum, toute cette cohérence souligne l’urgence d’une redécouverte qui s’impose. La qualité de l’enregistrement et du livret (allemand-anglais) se révèle à la hauteur de l’enjeu et vient couronner l’ensemble. (Alain Monnier)  The present recording of Christoph Graupner’s Passion Cycle of 1741 concludes on Vol. 4 with the highly expressive cantata for Laetare Sunday GWV 1123-41. Laetare Sunday (»Joy« or »Refreshment« Sunday), the fourth Lenten Sunday, actually assumes a certain special positive status with its central focus on God’s action, which alone can rid human beings of their failings. However, Johann Conrad Lichtenberg, the author of the text, had a different view: here the dominant theme is the inequity of the rulers and judges who pronounce on Jesus while he bears everything with patience. In the end the verdict concerns the collective guilt of humankind, for which there initially seems to be no remedy. Here two things stand out: the decision in favor of two duets (instead of two arias) and the instrumentation of the cantata as a whole. The blend of instrumental color renders audible what is a direct musical realization of the textual content. The selection of chorales from Graupner’s oeuvre between 1713 and 1751 illustrates the extraordinary variety of his compositional production, and the constantly changing coloration brought about by the nuanced instrumentation conveys this to the listener with special clarity.

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