 Sous cet intitulé vous ne retrouverez pas votre jeunesse et la musique électronique de The Chainsmokers ou le rock de Coldplay, mais un ensemble d’œuvres variées pour flûte et harpe. Le lien entre ces œuvres : une célébration du père de la flûtiste Sally Walker qui, peu avant de mourir, aurait déclaré regretter de n’avoir pas été compositeur pour avoir écrit "Something like this", en l’occurrence la "Fantasia on a Theme by Thomas Tallis" de Vaughan Williams. Aveu que la compositrice soviéto-australienne Elena Kats-Chernin (1957-) a illustré dans une pièce éponyme dont la fin évoque le voyage d’une âme dans l’éther. L’Australien Lachlan Skipworth (1982-) dédia de même son "Ode" à la mémoire de James Walker. Christopher Sainsbury (1963-), qui enseigne la composition et la musique aborigène au Conservatoire de la National Australian University à Canberra, offrit également "Djagamara" à la mémoire d’un ami indigène prématurément disparu. Par contraste, "Entr’acte" de Jacques Ibert (1890-1962) réinsuffle de la vie au milieu de ces threnodies et rappelle son goût pour le flamenco. Inutile d’épiloguer sur l’Andantino central du Concerto pour flûte et harpe de Mozart, ni sur l’adaptation pour flûte de la Sonate en Sol mineur BWV 1020 de Bach, œuvres bien connues et de portée universelle. Les "Trois fragments pour flûte et harpe" de Lutoslawski (1913-1994) illustrent des thèmes littéraires de l’antiquité. Australienne, Jessica Wells (1974-) propose avec "Sati", terme sanskrit, une méditation propre à faire advenir le calme intérieur. Erik Satie (1866-1925) et deux des Gymnopédies évoluent dans le même climat de quiétude. Enfin, américano-australienne, Sally Greenaway (1974-), brode trois "Poems" sur des inspirations de Pierre Louÿs et Reynaldo Hahn. Un disque composite, certes, mais servi par d’excellentes instrumentistes selon un fil rouge secret qui rend à Thanatos l’hommage de l’Eros filial. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  American-Australian harpist Emily Granger made an indelible impression with her solo debut recording, In Transit. She follows up with Something Like This, a beautiful collaboration with flautist Sally Walker, featuring original music for flute and harp alongside adaptations and arrangements for the instrumental combination. Woven among classics by J.S. Bach and Mozart are works by living composers including Australians Elena Kats-Chernin, Sally Greenaway, Lachlan Skipworth and Jessica Wells, and indigenous composer Christopher Sainsbury. 20th century works by Jacques Ibert and Witold Lutoslawski are juxtaposed with Erik Satie’s timeless Gymnopédies.
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