Ces captations sont extraites de cinq récitals que le pianiste napolitain Sergio Fiorentino (1927-1998) donna dans quatre villes allemandes, en 1993. Malgré la prise de son non-professionnelle, un peu brouillée et sans beaucoup de dynamique, les mélomanes seront curieux de découvrir ce témoignage qui associe des pièces très disparates. En effet, aux côtés d’œuvres-phare, on entend des pièces plus légères comme des transcriptions. Une vélocité rafraîchissante avec la Valse de Faust de Gounod par Liszt, deux valses de Chopin, si ravissantes, comme effleurées au clavier, deux Liebeslieder-walzer de Brahms puis une valse de Tchaikovski, pièces transcrites par l’interprète… Du côté des grandes partitions, la Sonate n° 31 de Beethoven paraît d’une mélancolie superbe. Nulle tragédie dans l’expression, mais une réflexion sur le son qui n’est plus celui du classicisme, mais déjà d’un piano de la fin du 19e siècle. La Sonate n° 2 de Chopin possède tout autant de charme avec un sens aigu de la construction et d’un chant clair. La Sonate n° 4 de Scriabine est comme l’expression d’un songe, la dynamique jamais forcée, le toucher d’une ineffable saveur. A ce phrasé si racé répondent les tensions de la Fantaisie op. 17 de Schumann. La passion nimbée de ce piano agile, mais respectueux de la structure de la pièce, demeure éminemment personnelle. Quel dommage que la prise de son ne soit pas à la hauteur car le mouvement lent, par exemple, est d’une élégance splendide ! (Jean Dandrésy) Sergio Fiorentino’s career began auspiciously with successes both in competition and on the world’s stages, including a Carnegie Hall debut in 1953, but a plane crash in 1954 affected him badly and momentum was lost. He recorded prolifically for British budget labels in the late 1950s and 1960s, but his concert profile was never fully to recover. Fiorentino’s 1993 German concerts marked a return to the stage two decades after the pianist’s disillusionment with the performer’s life had led him to concentrate on teaching. These resulting live recordings, which revealed a pianist in the grand romantic tradition, were to astound the critics and relaunched Fiorentino’s career in the studio and on stage for a few glorious years, until his death in 1998.
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