Robert Schumann (1810-1856)
3 Phantasiestucke pour clarinette et piano, op. 73
Sonate pour violon et piano n° 1 en la mineur, op. 105
Sonate pour violon et piano n° 2 en ré mineur, op. 121
Intermezzo en fa majeur de the FAE Sonate

Johannes Brahms (1833-1897)
Scherzo en do mineur de the FAE Sonate

Thomas Albertus Irnberger, violon
Jörg Demus, piano

Les deux Sonates que Schumann confia au violon et au piano veulent un chant éperdu, musique perpétuelle où le violon ne cesse quasi jamais de faire entendre son tourment, opus difficiles qui suscitèrent beaucoup d’appelés mais trouvèrent peu d’élus. L’appasionato de la Première Sonate, son continuo orageux, où le piano semble rouler les vagues d’une mer noire, où le violon rugit, aura-t-il trouvé un duo aussi parfaitement égal dans l’exaltation sinon avec Gidon Kremer et Martha Argerich ? Je crois bien que non, et l’admirable pianoforte de J.B. Streicher & Söhn de 1868 que joue avec ardeur Jörg Demus n’y est pas pour peu. Vous retrouverez la même intensité, le même quasi furia noire dans le vaste premier mouvement de la Seconde Sonate, poème dramatique qui ici sonne plus amer que furieux. Quelle leçon ! qui montre Jörg Demus emportant son clavier pour faire mieux flamboyer l’archet de Thomas Albertus Irnberger, qu’il cabrera pour le scherzo, vraie chasse nocturne au trio maléfique. On n’est pas loin de la Gorge aux loups ! Les deux amis ajoutent en postlude ce que Schumann et Brahms auront écrits pour la Sonate FAE, mais en poètes ils avaient ouvert l’album avec les Fantasiestücke op. 73, paysages de contes où passe un Leiermann fantomatique, lectures magnifiques, déjà hantées comme le seront les autres opus de ce disque émouvant. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)